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Cinéma: une société de production jugée pour la destruction de nids de flamants roses
Cinéma: une société de production jugée pour la destruction de nids de flamants roses / Photo: PATRICK VALASSERIS - AFP/Archives

Cinéma: une société de production jugée pour la destruction de nids de flamants roses

Une amende de "80.000 à 100.000 euros" a été requise vendredi à l'encontre de la société productrice de "Donne-moi des ailes", accusée de la destruction de 520 œufs de flamants roses pendant le tournage en Camargue du film du réalisateur Nicolas Vanier.

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Le tribunal correctionnel de Nîmes, où l'affaire était jugée vendredi, a mis sa décision en délibéré au 11 avril.

Aventurier, écrivain et cinéaste, Nicolas Vanier s'était vu confier par la société de production parisienne Radar Film la réalisation de "Donne-moi des ailes", qui a fait 1,5 million d'entrées en 2019.

Une partie du tournage avait eu lieu en Camargue gardoise (sud) au niveau des Salins du Midi, au cœur d'une zone Natura 2000 abritant le seul site de nidification en France des flamants roses.

Les 6 et 7 juin 2018, deux ULM de la production avaient survolé à basse altitude quelque 8.000 flamants roses en pleine période de couvaison. Effrayés, les oiseaux s'étaient envolés, détruisant leurs nids dans la panique et abandonnant les œufs. Environ 520 œufs, soit près de 11,5% de la reproduction annuelle en France de cette espèce protégée, avaient ainsi été perdus.

Après six ans d'enquête, la société Radar Film, représentée par son dirigeant, Matthieu Warter, devait répondre vendredi de la "destruction non-autorisée d’œuf ou de nid", "d'atteinte à la conservation" et de "perturbation volontaire" d'une espèce animale protégée.

Le réalisateur Nicolas Vanier, le pilote de l'ULM qui s'était le plus approché des oiseaux, et le directeur de la photographie, qui se trouvait à bord, ont bénéficié d'un non-lieu.

Dans son réquisitoire, le procureur a souligné le "défaut d'organisation" de Radar Film et sa "méconnaissance" des enjeux environnementaux", alors qu'ils en avaient été largement avertis par diverses autorités et associations. Estimant notamment que les pilotes n'avaient pas été correctement informés. le magistrat a requis une amende de "80.000 à 100.000 euros" contre la société.

M.P.Jacobs--CPN