- Nobel de physique: le duo récompensé sonne l'alarme sur l'intelligence artificielle
- John Hopfield, lauréat du prix Nobel de physique, "inquiet" du développement de l'IA
- A défaut d'une fusion, le président de l'Arcom prône une "présidence commune" à l'audiovisuel public
- Wall Street termine en hausse, rebondissant grâce à des achats techniques
- Dépression Kirk: 25 départements en vigilance orange mercredi
- Nobel: Geoffrey Hinton, le pionnier de l'IA effrayé par sa création
- La récolte de miel 2024 en baisse de 40%, selon un syndicat d'apiculteurs
- Ferroviaire: le financement du plan à 100 milliards d'euros est "fragile", selon le ministre aux Transports
- Kering nomme un nouveau directeur général chez Gucci pour redresser la marque
- Le groupe de luxe Kering nomme un nouveau patron pour sa marque phare Gucci, Stefano Cantino
- Soupçons d'emploi fictif au Canard enchaîné: la défense obtient le renvoi du procès en 2025
- La Bourse de Paris termine en baisse, sous pression avec la Chine
- Les Bourses européennes terminent dans le rouge, sous pression avec la Chine
- A Marseille, des enfants criminels victimes d'un "milieu ambiant" ultraviolent
- Plutôt que "L'Arabe du futur" à Hollywood, Riad Sattouf continue la BD
- Wall Street ouvre en hausse, grâce à des achats d'opportunité
- Nobel de physique: un duo récompensé pour des avancées cruciales pour l'intelligence artificielle
- Le fonds souverain saoudien acquiert 40% des grands magasins de luxe Selfridges
- Nobel de physique: un duo récompensé pour des avancées fondamentales dans le domaine de l'IA
- Septembre 2024, le 2e plus chaud jamais mesuré, accompagné de précipitations "extrêmes"
- Thaïlande: des milliers de personnes rendent hommage aux 23 victimes de l'incendie d'un car scolaire
- Pékin fait payer les importateurs de cognac, en plein bras de fer avec Bruxelles
- Les Bourses européennes ouvrent en baisse, déçues par l'absence d'annonces chinoises
- France: le déficit commercial se creuse en août à 6,7 milliards d'euros
- Prabowo, un président soucieux de rendre l'Indonésie plus visible
- Tesla va enfin dévoiler son robotaxi, quelques années après ses concurrents
- Budget de la Sécurité sociale: les pistes pour un serrage de vis
- Japon: l'ex-impératrice Michiko reste hospitalisée après une opération "réussie"
- La Chine "confiante" dans sa croissance, mais sans nouvelles mesures de relance
- Le principal suspect de l'affaire Maddie libre l'an prochain ? Décision mardi
- "Cape d'invisibilité" et microscope de l'infiniment petit cités pour le Nobel de physique
- Musk se dit "à fond" pour Trump à un mois de la présidentielle américaine
- Les grandes banques toujours accros au charbon, selon un centre de recherche
- Après l'ouragan Hélène, frustration et désinformation sur l'aide alimentent la défiance
- Wall Street clôture en baisse, peine à trouver un élan
- La justice de l'Etat américain de Géorgie rétablit l'interdiction de l'avortement après six semaines
- Tunisie: le président Kais Saied réélu avec un score écrasant de 90,7%
- Trump accuse les migrants d'importer des "mauvais gènes" aux Etats-Unis
- ZFE: le Grand Paris accorde de la souplesse aux véhicules Crit'Air 3
- La Bourse de Paris termine en hausse dans une séance calme
- Face à l'envolée des températures, Dubaï adopte les plages de nuit
- Une nation en souffrance: des Israéliens témoignent un an après le 7 octobre
- Milton, ouragan de catégorie maximale, menace le Mexique et la Floride
- Un dessin animé avec la guerre d'Algérie en toile de fond bientôt sur France Télé
- Retraites: l'intersyndicale "prête" à discuter avec le gouvernement mais redit "non" au départ à 64 ans
- Défense planétaire: Hera a décollé pour étudier l'astéroïde Dimorphos
- Pluie-inondations : onze départements en vigilance orange
- L'ouragan Milton se renforce en catégorie 4, menace le Mexique et la Floride
- Après un gros dérapage, la France promet à l'UE de corriger son déficit budgétaire
- Wall Street ouvre en baisse, les données sur l'inflation en ligne de mire
Dans la Loire, la gestion complexe d'anciens résidus de minerai d'uranium
Sous la surface de ce lac artificiel lové dans une vallée hérissée de sapins, les déchets d’uranium d'une ancienne mine dorment depuis 36 ans. Après un récent débordement, l'option d'un enrochement se dessine, mais des questions restent en suspens.
L'étendue de 18 hectares barrée d'une digue de 500 m reste le seul signe visible de 25 ans d'extraction minière sur la commune de St-Priest-la-Prugne. L'eau couvre les déchets-résidus - sable et boues-, provenant de l'usine de traitement alors adossée à la mine.
Le 22 novembre, l'exploitant Orano a expliqué aux riverains, associations, élus et experts les grandes lignes d'un avant-projet visant à couvrir de roches ces résidus classés faiblement radioactifs à vie longue (FAVL), actuellement sous l'eau.
Le dispositif du site des "Bois noirs" est unique en France: des spécificités géologiques avaient conduit le CEA, l'ancêtre d'Orano, à l'adopter en 1986, alors que les résidus des 250 autres mines françaises étaient, eux, enrochés.
La décision de couvrir les 1,4 million de tonnes par une "lame d'eau" de deux mètres de profondeur, pour constituer un écran naturel aux émanations de radon, avait été prise avec l'aval des autorités. Mais cette solution n'est plus vue comme un rempart absolu.
"Ce n'est pas un dispositif de stockage pérenne. Le réchauffement climatique peut conduire à son assèchement et à fragiliser la digue", explique Marie-Odile Gallerand, de l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), organisme membre du Comité de suivi de site (CSS).
- "Vigilance" -
Des questions "d'autant plus prégnantes qu'on parle ici de radio-éléments ayant des durées de vie très longues. Comment peut-on être certain que, dans mille ans, un exploitant assurera la maintenance nécessaire?"
Aujourd'hui, cependant, "il n'y a aucune situation alarmante", le barrage "remplissant sa fonction", selon l'experte.
Pour l'Etat, la couverture solide par enrochement s'impose. Dans un arrêté en juin, la préfecture a enjoint Orano à présenter son avant-projet sous 24 mois.
Un évènement 4 mois plus tôt, avait éveillé sa "vigilance", comme l'explique le sous-préfet Hervé Gerin: de fortes pluies ont provoqué des débordements du grand bassin, que n'a pu gérer la station de traitement des eaux, pourtant rénovée en 2020.
Cela "n'aurait pas dû avoir lieu", reconnait Olivier Masset, chargé de "l'après-mine" chez Orano. "Mais, selon lui, on est resté dans le cadre réglementaire" sur les niveaux de radioactivité relevés en aval. Et depuis, "des travaux en conséquence" ont été réalisés sur cette station présentée comme pionnière, où le zéolythe, un minéral, piège le radium.
"Quand on voit ces tâtonnements avec une station neuve, qu'en sera-t-il le jour où il faudra effectuer la grande vidange avec des volumes gigantesques?", raille Arlette Maussan, porte-parole du Collectif Bois noirs (CBN), qui surveille le site depuis des décennies.
"Il faudra bien passer par cette solution solide", mais "avec des garanties d'Orano", insiste-t-elle, et notamment "une étude hydrogéologique sérieuse", réclamée également par la préfecture qui promet là-aussi d'être "vigilante" et n'exclut pas une contre-expertise. Orano l'annonce pour mars 2023.
De son côté. la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur les radioactivité) s'inquiète de la "contamination des eaux, sur un terrain de surcroît faillé" qu'elle dit avoir déjà mesurée jusqu'à "plusieurs dizaines de kilomètres" en aval du site.
-"Héritage empoisonné"-
L'eau s'écoulant des anciennes galeries noyées en 1980 et "le fond de vallée non étanchéifié" font dire à son directeur Bruno Chareyron que le site est "une aberration", "un héritage empoisonné des débuts du nucléaire, où l'après n'a pas été pensé".
"La seule solution satisfaisante serait de déplacer les déchets dans un centre de stockage définitif", selon le scientifique. Mais il n'en existe aucun en France pour ces résidus FAVL.
Un scénario excavation-évacuation-transport avait néanmoins été étudié par Orano en 2018. Chiffré à un milliard d'euros, il a été écarté pour des raisons de coûts mais aussi d'acceptabilité, en lien avec l'incessante noria de camions qu'aurait exigé le chantier.
Le projet de recouvrement, lui, suscite une certaine méfiance. La Criirad et le CBN, "furieux", ont boycotté la réunion du 22 novembre, une première. "Une politique de la chaise vide" regrettée par le sous-préfet, qui prône le "dialogue".
Orano rappelle d'ailleurs avoir déjà présenté l'option recouvrement dans les années 2010, suscitant l'opposition, notamment du CBN ou d'élus locaux.
Le maire de Lavoine (Allier), Jean-Dominique Barraud, avait à l'époque entrepris une marche sur Paris et n'a "pas changé d'avis depuis": "c'est une question de santé publique, des poussières radioactives vont voler sur des kilomètres lors des travaux!", fulmine-t-il.
- Chantier colossal-
Il est vrai que le chantier sera colossal - "trois à dix ans de travaux", dit Orano. Il s'agirait notamment de reconstituer le lit de la Besbre, sur la rive gauche, moins pentue, ce qui favoriserait la remontée des poissons, détaille Nadine Himeur, chef de projet "après-mines" chez Orano. Les roches récupérées serviraient à recouvrir les résidus.
Pour ce faire, Orano doit acquérir du terrain. Les démarches ont commencé mais certaines parcelles ont été acquises par le CBN ou par des communes comme Lavoine, dont le maire ne cache pas qu'il veut ainsi "bloquer le chantier".
"Ce projet de réaménagement dure depuis des années. Il doit être co-construit par l'ensemble des acteurs! Il ne doit pas y avoir un perdant et un gagnant, mais un consensus!", insiste pourtant Mme Gallerand de l'IRSN.
Au delà du réaménagement, le CBN et la Criirad s'opposent encore vivement à Orano sur la gestion des stériles, ces débris faiblement radioactifs issus des travaux de la mine - et non de l'usine-: ils ont été utilisés ici ou là comme matériau de construction jusque dans les années 1990.
O.Hansen--CPN