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Royaume-Uni: une grève des trains lance une cascade de mouvements sociaux
Royaume-Uni: une grève des trains lance une cascade de mouvements sociaux / Photo: Daniel LEAL - AFP/Archives

Royaume-Uni: une grève des trains lance une cascade de mouvements sociaux

Le début d'un "nouvel hiver du mécontentement"? De nombreux Britanniques ont peiné à se rendre au travail mardi, premier jour d'une grève dans les chemins de fer au Royaume-Uni, confronté à une multitude de mouvements sociaux face à l'envolée des prix.

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Selon le syndicat RMT, 40.000 de ses membres qui travaillent sur le réseau ferré Network Rail et 14 compagnies de train participent au mouvement qui débute mardi mais se prolongera mercredi, vendredi et samedi, ainsi que quatre jours en janvier. Seuls 20% des trains devraient rouler.

Les médias évoquent déjà un nouvel "hiver du mécontentement", en référence aux grèves massives qui avaient secoué le pays à la fin des années 1970. Sur le seul mois d'octobre 417.000 jours de travail ont déjà été perdus en raisons de conflits sociaux, soit le niveau "le plus élevé depuis novembre 2011" selon des l'Office national des statistiques (ONS).

Car outre les salariés du chemin de fer, des agents de sécurité des trains Eurostar vers le continent européen et les agents de la police aux frontières qui contrôlent les passeports dans les aéroports - doivent aussi débrayer dans les jours qui viennent, contraignant le gouvernement à prévoir de déployer des militaires pour effectuer les contrôles.

Le secteur de la santé, où les infirmières observeront jeudi et le 20 décembre une grève inédite, rejoints par les ambulanciers, est également très touché. Plusieurs secteurs de l'administration sont aussi affectés.

Le secteur privé n'est pas épargné, le syndicat Unite faisant planer la menace d'une grève chez le brasseur Greene King et d'une pénurie de bière pour les fêtes.

Au coeur de toutes ces revendications pour de meilleurs salaires: l'inflation, qui atteint plus de 11%, alimentée par les prix de l'énergie notamment sous l'effet de l'invasion russe de l'Ukraine.

- "Gâcher Noël" -

"La priorité économique numéro du gouvernement est de maîtriser l'inflation, (...) afin que les gens puissent faire face au coût de la vie", a assuré mardi matin le ministre des Transports Mark Harper, sur Times radio, rappelant que le gouvernement avait "fourni un soutien considérable" aux ménages pour compenser la flambée des prix de l'énergie.

"Les grèves sont mauvaises pour les passagers, mauvaises pour les entreprises (...). Elles ne sont pas bonnes pour l'avenir du transport ferroviaire", a-t-il insisté sur Sky News, démentant bloquer les négociations.

A la veille du mouvement sur le rail britannique, alors que le froid et la neige est déjà venue perturber les transports dimanche et lundi, le syndicat RMT a refusé les dernières propositions de la direction du réseau ferré Network Rail.

"Je n'ai pas l'intention de gâcher le Noël des gens. C'est le gouvernement qui contribue à gâcher le Noël des gens, car il a provoqué ces grèves en empêchant les entreprises de faire des propositions convenables", a défendu le secrétaire général du RMT, Mick Lynch sur la BBC.

Le Premier ministre conservateur Rishi Sunak, dont le gouvernement est en berne dans les sondages, a adopté un ton très ferme et a promis de "nouvelles lois dures" pour lutter contre les conséquences des grèves.

- "Escalade" -

A l'issue d'une réunion gouvernementale de crise lundi, consacrée à la fois aux perturbations dues à la météo et aux conflits sociaux, le ministre Oliver Dowden a appelé les syndicats à "annuler" les grèves et à négocier avec les employeurs, sans succès.

Pendant le mouvement, certains trains circuleront entre 7H30 et 18H30, mais le trafic sera nul dans certaines régions du pays, notamment dans la majeure partie de l'Ecosse et du Pays de Galles.

"10 jours de grève, c'est plus que ce que nous avons connu ces six derniers mois. C'est une escalade dramatique du RMT", a regretté, pessimiste, Andrew Haines, président de la compagnie Network Rail sur la BBC. La compagnie recommande à tous ses clients de ne voyager qu'en cas "de nécessité absolue" durant la grève.

A.Mykhailo--CPN