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Grève de Noël à la SNCF: des centaines de TGV supprimés, les autres quasi-complets
Quelque 200.000 voyageurs cherchaient mercredi à sauver leur week-end de Noël après la suppression de leurs trains en raison d'une nouvelle grève des contrôleurs, vertement critiqués par la SNCF et le gouvernement pour ne pas se satisfaire des 12% d'augmentation de salaire accordée en deux ans.
Seulement deux trains sur trois rouleront ce week-end, selon l'estimation globale de la SNCF. Les annulations concernent presque exclusivement des TGV. Vendredi, dans le détail, deux TGV sur trois devraient circuler sur les axes Atlantique et Méditerranée, un train sur deux sur l'axe Nord (la navette Paris-Lille est annoncée quasiment normale) et trois TGV Est sur quatre. Les TGV entre gares de province seront plus touchés. Trois Ouigo sur quatre devraient aussi circuler.
Pour samedi et dimanche, il y aura un peu plus d'annulations que vendredi, a averti la SNCF, sans encore avoir confirmé les chiffres. Mais un tour sur sncf-connect.com montre des taux d'annulation beaucoup plus élevés que vendredi, en particulier pour les gares secondaires: 10 des 20 TGV Paris-Rennes apparaissent supprimés samedi (50%), ainsi que 13 des 22 TGV Paris-Bordeaux dimanche (59%), et huit des 11 TGV Paris-Angoulême dimanche (73%).
Les Intercités sont censés rouler normalement, selon la SNCF, mais plusieurs ont été supprimés entre Paris et Clermont-Ferrand ou Limoges, par exemple.
Les voyageurs dont le train a été supprimé pourront changer leur billet sans payer la différence de prix, répète la SNCF.
Mais la plupart des trains maintenus sont déjà complets.
"Je comprends les revendications mais faire grève pendant les fêtes... Pour les enfants, les familles, c'est un peu difficile", lâche une voyageuse "un petit peu énervée", Isabelle Barrier, venue gare de Lyon se faire rembourser son billet pour Toulouse.
A la place, elle voyagera vendredi, un jour plus tôt, en autocar... un trajet de huit heures.
Devant la boutique gare de Lyon mercredi matin, certains ne dissimulaient pas leur agacement. "Privilégiés", "ça arrive tous les trois mois", s'énerve un homme qui se demande comment il rentrera chez lui avec femme et enfants...
- Remboursement à 200% -
L'attitude des contrôleurs, qui ont lancé cette grève en s'organisant sur Facebook par-dessus les syndicats, agace passablement à la direction de la SNCF, qui calcule que les hausses de salaires représentent 12% en moyenne sur deux ans.
L'an dernier, une grève avait aussi gâché le premier week-end des départs en vacances de Noël, et la compagnie ferroviaire avait pour la première fois décidé de rembourser les voyageurs le double du montant de leur billet annulé.
Le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, a renouvelé la mesure mercredi. Lui qui trouvait l'an dernier "scandaleux" de faire grève pour les vacances a redit que c'était "inacceptable".
A gare de Lyon, plusieurs clients interrogés mercredi n'ont pas été remboursés à 200%, les agents disant que l'informatique ne suivait pas encore.
"Ils ne sont pas au courant", s'étonne Wesley Pellegrinelli, après avoir été remboursé à 100%.
"C'est en train d'être mis en place", répond SNCF Voyageurs à l'AFP.
- Syndicats en retrait -
"A Noël, on ne fait pas grève", a aussi tempêté le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.
"Je ne remets en cause évidemment ni le droit de grève ni le droit de salariés de manifester ou de se mobiliser mais franchement, est-ce que c'est indispensable de le faire un week-end de Noël? La réponse est non", a estimé le ministre sur France Inter.
Les contrôleurs avaient déjà fait grève le premier week-end de décembre. Depuis novembre, la SNCF peine à nouer le dialogue avec le collectif organisateur du mouvement, qui réclame une meilleure reconnaissance de la spécificité de leur métier et sont indépendants des syndicats, même s'ils ont dû s'appuyer sur ces derniers pour déposer des préavis.
La direction a proposé d'augmenter la "prime de travail" des chefs de bord (le nom officiel des contrôleurs) de 600 euros par an, dont une partie serait intégrée à leur salaire en 2024, ainsi qu'une indemnité supplémentaire de 600 euros bruts par an.
Des propositions jugées suffisamment satisfaisantes pour que l'Unsa-Ferroviaire retire son préavis et que la CGT-Cheminots et SUD-rail n'appellent pas à arrêter le travail. Des centaines de contrôleurs en ont décidé autrement.
M.García--CPN