- Pour David Baker, Nobel 2024, la création de protéines contre les problèmes du monde
- La dépression Kirk balaye la France, la Seine-et-Marne en vigilance rouge
- Budget: la gauche présente dix mesures phares pour augmenter les recettes
- Allemagne : le gouvernement voit une récession en 2024 mais promet un rebond
- Le choc des photos, le poids du marteau: Paris Match vend des images aux enchères
- Les Bourses européennes terminent dans le vert avant un indicateur américain
- Procès en appel de l'accident de car de Millas: des victimes qui ne demandent qu'un "pardon"
- La dépression Kirk s'intensifie, la Seine-et-Marne passe en vigilance rouge
- Wall Street en ordre dispersé, attentisme et consolidation au menu
- Castex "disponible" pour travailler à l'accessibilité du métro parisien
- Emmanuel Macron demande à "Emily" de rester à Paris
- La dépression Kirk s'intensifie, 34 départements en vigilance orange
- Le Premier ministre dissout la chambre basse du Parlement pour "créer un nouveau Japon"
- Nobel de chimie 2024: un trio distingué pour la conception et la prédiction de protéines
- Attal craint "trop d'impôts" et "pas assez de réformes" dans le projet de budget de Michel Barnier
- A la veille du budget, chacun tente de défendre son pré carré face aux économies annoncées
- Zelensky en Croatie pour un sommet Ukraine-Europe du sud-est
- La dépression Kirk balaie la France, 34 départements en vigilance orange
- Google: le gouvernement américain recommande des changements et n'écarte pas une scission
- La Bourse de Paris prudente face à la relance chinoise
- Japon: le nouveau Premier ministre dissout la chambre basse du Parlement
- "Très probable" baisse de taux de la BCE la semaine prochaine, estime le gouverneur de la Banque de France
- Japon: Seven & i confirme une nouvelle offre de rachat par Couche-Tard
- Renouvelables: le monde peut tripler ses capacités d'ici à 2030 à condition de soutenir les pays du Sud (AIE)
- En Colombie, les communautés indigènes au défi de l'assèchement du fleuve Amazone
- Economie solide mais électeurs déprimés, paradoxe aux Etats-Unis
- Dépression Kirk: 30 départements en vigilance orange mercredi
- Nobel de chimie 2024: matériaux chimiques et recherche assistée par l'IA favoris
- Nobel de physique: le duo récompensé sonne l'alarme sur l'intelligence artificielle
- John Hopfield, lauréat du prix Nobel de physique, "inquiet" du développement de l'IA
- A défaut d'une fusion, le président de l'Arcom prône une "présidence commune" à l'audiovisuel public
- Wall Street termine en hausse, rebondissant grâce à des achats techniques
- Dépression Kirk: 25 départements en vigilance orange mercredi
- Nobel: Geoffrey Hinton, le pionnier de l'IA effrayé par sa création
- La récolte de miel 2024 en baisse de 40%, selon un syndicat d'apiculteurs
- Ferroviaire: le financement du plan à 100 milliards d'euros est "fragile", selon le ministre aux Transports
- Kering nomme un nouveau directeur général chez Gucci pour redresser la marque
- Le groupe de luxe Kering nomme un nouveau patron pour sa marque phare Gucci, Stefano Cantino
- Soupçons d'emploi fictif au Canard enchaîné: la défense obtient le renvoi du procès en 2025
- La Bourse de Paris termine en baisse, sous pression avec la Chine
- Les Bourses européennes terminent dans le rouge, sous pression avec la Chine
- A Marseille, des enfants criminels victimes d'un "milieu ambiant" ultraviolent
- Plutôt que "L'Arabe du futur" à Hollywood, Riad Sattouf continue la BD
- Wall Street ouvre en hausse, grâce à des achats d'opportunité
- Nobel de physique: un duo récompensé pour des avancées cruciales pour l'intelligence artificielle
- Le fonds souverain saoudien acquiert 40% des grands magasins de luxe Selfridges
- Nobel de physique: un duo récompensé pour des avancées fondamentales dans le domaine de l'IA
- Septembre 2024, le 2e plus chaud jamais mesuré, accompagné de précipitations "extrêmes"
- Thaïlande: des milliers de personnes rendent hommage aux 23 victimes de l'incendie d'un car scolaire
- Pékin fait payer les importateurs de cognac, en plein bras de fer avec Bruxelles
A Madrid, le dernier Noël de l'"hôpital du jouet"
Avec sa blouse blanche et un tournevis en guise de bistouri, Antonio Martínez Rivas ausculte une voiture télécommandée dans son "hôpital du jouet" à Madrid, un atelier unique qui va fermer ses portes après un demi-siècle de réparations.
Le regard concentré derrière ses lunettes, ce "docteur" passionné de 70 ans, qui prendra sa retraite le 31 décembre, s'affaire sur sa table d'opération à quelques jours du dernier Noël de son atelier.
"Maintenant c'est moi qu'ils vont réparer", lâche à une cliente ce moustachu à la voix rocailleuse, dans une allusion au troisième cancer qu'il est en train de combattre.
Éclairée par un néon blafard et entourée d'outils et de pièces détachées, sa table d'opération fait l'angle d'une véritable caverne d'Ali Baba où des milliers de jouets colorés débordent des étagères jusqu'au plafond.
Poupées, jeux de société, peluches, chevaux en bois envoyés par des clients espagnols mais aussi de France, du Royaume-Uni, du Portugal et même d'Uruguay: son atelier est aussi une machine à remonter le temps jusqu'au début du siècle dernier.
"Nous avons été les seuls à nous dédier à (la restauration) de tout type de jouet" en Espagne, affirme ce Madrilène, qui a appris avec son père un métier "qu'on n'enseigne dans aucune académie".
- "L'esprit du jouet" -
Les clients "qui viennent le plus sont des adultes nostalgiques de ce qu'ils ont eu enfant", constate Antonio Martínez Rivas.
"Certains me disent +ne le changez pas, si vous mettez un nouveau rembourrage, trouvez le même parce que c'est l'esprit du jouet+" quand "d'autres parlent à leur poupée", observe-t-il, avec sérieux, avant d'être interrompu par un client.
David Hinojal, 40 ans, est venu récupérer un singe en peluche qui crie quand on lui appuie sur le ventre.
"C'est un cadeau que j'avais ramené à ma belle-mère", d'un voyage au Mexique, "et auquel nous tenons beaucoup", confie, avec le sourire, cet employé dans le secteur du tourisme.
Des curieux traversent parfois l'Espagne pour voir l'atelier d'Antonio, comme Julia Fernandez, venue de Barcelone avec son mari.
"On a appris que l'hôpital du jouet allait fermer" et "cela nous paraissait super intéressant de le visiter", explique-t-elle.
"C'est un art et on ressort avec nostalgie" de sa boutique, s'émerveille cette enseignante de 60 ans qui a vu dans l'atelier un petit projecteur de diapositives ainsi qu'un cheval en papier mâché similaires à ceux de son enfance.
- Recyclage et jeux vidéo -
"C'est vraiment dommage qu'il ferme (...) parce que c'est une façon de recycler les jouets, de ne pas consommer plus", estime David Hinojal.
"Il faut donner une valeur au jouet" car "si on continue comme ça, les déchets vont nous submerger", renchérit Antonio Martínez Rivas, qui met un terme, avec cette fermeture, à une aventure familiale.
Son père avait ouvert en 1945 une petite fabrique de jouets artisanaux avant de se reconvertir progressivement dans la réparation face à l'arrivée massive des jouets en plastique dans les années 1950 et 1960, qu'il n'était pas en mesure de produire.
"Quand je rentrai du collège, vers 12-13 ans, je terminais mes devoirs et je me mettais avec (mon père) à la table de travail, pour apprendre" une profession faite de bricolage, d'artisanat d'art, d'horlogerie, de mécanique ou d'électricité, se souvient-il.
Antonio, qui a pris la suite de son père dans les années 1970 et n'a pas d'employé, a dû faire face pour sa part à l'arrivée des jeux vidéo, qui a entraîné une baisse de l'intérêt pour les jouets traditionnels. "Maintenant, ils sont tous avec la tablette, le mobile ou la console", regrette-t-il.
Aucun de ses trois enfants n'a voulu reprendre l'affaire et les rares stagiaires passés par la boutique ont bien compris "que ça ne paye pas", déplore-t-il, en évoquant un maigre salaire de "8 à 10 euros de l'heure".
"Après autant d'années de travail, tout ce que tu laisses ce sont des émotions et de la tristesse, parce qu'il y a un paquet de clients qui ne sont plus seulement des clients mais des amis", confie-t-il, la tête baissée.
En hommage, ses amis, qui l'aident bénévolement, ont affiché un panneau derrière le comptoir: ici, "on vend (presque) tout" sauf "le chef".
A.Samuel--CPN