Coin Press - Go Sport et ses 2.160 employés fixés jeudi sur leur avenir

Euronext
AEX -0.19% 913.95
BEL20 0.02% 4248.18
PX1 0.03% 7562.43
ISEQ -0.72% 9716.98
OSEBX 0.58% 1439.99 kr
PSI20 0.29% 6724.22
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -1.22% 2535.42
N150 0.2% 3348.55
Go Sport et ses 2.160 employés fixés jeudi sur leur avenir
Go Sport et ses 2.160 employés fixés jeudi sur leur avenir / Photo: LOIC VENANCE - AFP/Archives

Go Sport et ses 2.160 employés fixés jeudi sur leur avenir

Le distributeur d'articles sportifs Go Sport est-il en cessation de paiement? Le tribunal de commerce de Grenoble se prononcera jeudi après l'examen lundi du dossier de ce groupe fondé en 1978, qui emploie 2.160 salariés en France.

Taille du texte:

La décision des juges a été mise en délibéré pour le 19 janvier, a déclaré l'avocate du comité social et économique central (CSEC) de Go Sport, Me Evelyn Bledniak, à l'issue d'environ 1H30 d'audience visiblement tendue à huis clos.

"Il y a eu des débats, des discussions (...) On a présenté les comptes", a-t-elle indiqué, se refusant à tout pronostic. "Il y a des choses que (la maison-mère Hermione People and Brands) HPB a annoncées. Après, la question est +est-ce que ça tient, est-ce que c'est suffisant ?+ Et c'est là-dessus que le tribunal va statuer", a-t-elle ajouté.

Les dirigeants de HPB, pour leur part, se sont murés dans le silence, même lorsqu'une représentante de Force Ouvrière, Laurence Labaurie, a vivement interpellé son président Wilhelm Hubner à la sortie de l'audience.

"C'est une honte ! Camaïeu ne vous a pas suffi, maintenant c'est Go Sport ? Vous ne l'emmènerez pas au paradis !", lui a-t-elle lancé. Une dizaine de représentants du personnel, arborant des gilets sans manches aux couleurs de Go Sport, s'étaient rendus au tribunal, se déclarant eux aussi "révoltés, en colère".

L'audience de lundi était consacrée à l'examen du dossier remis le 9 janvier par le juge enquêteur mandaté fin décembre pour "faire un état précis de la situation financière" du groupe et de sa filiale Go Sport France, avec l'aide de ses cabinets d'audit et de ses commissaires aux comptes.

- "Ne pas finir comme Camaïeu" -

Les points de vue divergent diamétralement entre les représentants des salariés, qui craignent le pire, et HPB, qui l'avait racheté fin 2021 pour un euro symbolique et s'affiche optimiste.

Les dirigeants de HPB martèlent que Go Sport "n'est pas en état de cessation de paiement" et que sa situation n'a rien à voir avec celle de Camaïeu, liquidé de manière abrupte fin septembre. Après "17 années de pertes", Go Sport devrait renouer avec les bénéfices "dès 2023", a assuré Wilhelm Hubner, le président de HPB.

Le 3 janvier, le groupe a nommé à la tête de l'enseigne un spécialiste en restructuration d'entreprises en difficulté, Patrick Puy, auparavant patron du fleuron déchu du textile Vivarte (Caroll, Minelli, La Halle, Naf Naf, Chevignon...) et dont la mission est de "poursuivre la nécessaire transformation" de l'entreprise.

A l'inverse, les salariés de Go Sport, leurs représentants syndicaux et le CSEC, s'inquiètent suite aux constats effectués par des commissaires aux comptes et un expert mandatés par ce dernier. Ils avaient estimé que l'entreprise était en cessation de paiement sur la période octobre-novembre et s'étaient alarmés d'une remontée de 36 millions d’euros de trésorerie de Go Sport vers HPB.

Autre motif d'inquiétude: HPB avait annoncé jeudi "l'acquisition de GAP France par Go Sport". D'un montant de 38 millions d'euros, elle a "pour objectif de renforcer l'activité Lifestyle et Sportwear de ces deux marques de HPB, tout en préservant des stratégies spécifiques".

Selon Christophe Lavalle, délégué Force ouvrière et membre du CSEC, "aujourd'hui (lundi), il a été mis en exergue le fait que personne ne comprenait en quoi Gap était un élément de croissance externe, en quoi Gap allait pouvoir tirer Go Sport vers le haut, bien au contraire".

Pour ce qui est de la suite, "pour nous notre choix, c'est un peu la peste ou le choléra: soit une conciliation, soit un redressement judiciaire, avec dans les deux cas les possibilités de casse sociale qui pourraient survenir", a-t-il déploré.

"Ce que nous souhaitons c'est trouver un repreneur honnête, compétent, qui puisse tirer le groupe vers le haut et le sortir de l'impasse. (...) Nous ne voulons pas finir comme Camaïeu, la chance que nous avons, c'est d'avoir pris notre destin en main", a-t-il poursuivi.

M.Mendoza--CPN