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Retraites: un "jeudi de galère" se profile
Retraites: un "jeudi de galère" se profile / Photo: Thomas SAMSON - AFP/Archives

Retraites: un "jeudi de galère" se profile

Un "jeudi de galère": à deux jours du coup d'envoi de la mobilisation contre la réforme des retraites, le voile va se lever sur l'ampleur des perturbations attendues dans plusieurs secteurs clés, en premier lieu les transports et l'éducation.

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"École fermée le 19 janvier": à Marseille comme ailleurs, des pancartes ont commencé à apparaître sur les portails dès vendredi. "Toute l'équipe enseignante sera en grève", précisait l'une d'elles dans le centre de la cité phocéenne.

Preuve que la réforme des retraites, qui vise à relever l'âge légal de départ à 64 ans, "est une préoccupation majeure" pour les enseignants, estime Virginie Akliouat, responsable du syndicat Snuipp-FSU dans les Bouches-du-Rhône.

Déjà lors de la précédente tentative de réforme fin 2019, la première journée avait été marquée par un taux de grévistes supérieur à 50% dans le primaire d'après le ministère.

La tendance pour jeudi devrait être rapidement connue, puisque les professeurs des écoles doivent déclarer leur intention de cesser le travail au moins 48 heures auparavant - obligation qui n'existe pas dans les collèges et lycées.

Même délai de prévenance à la RATP et à la SNCF, dont les prévisions de trafic seront annoncées vers 17H00.

"Ce sera un jeudi de galère, (...) de fortes perturbations dans les transports", a prévenu le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, mardi sur France 2 qui invite au "télétravail quand c'est possible".

Il y a trois ans le trafic avait été "extrêmement perturbé" dans la capitale, avec notamment 11 lignes de métro fermées sur 16, tandis qu'à peine un train sur dix avait circulé dans le pays au premier jour d'un conflit social qui s'était prolongé durant de longues semaines.

- Epreuve de force -

Cette fois-ci, le scénario d'un mouvement reconductible se dessine plutôt dans le secteur de l'énergie, où "des baisses de production d'électricité" sont à prévoir, sans "aller jusqu'au blackout", a prévenu le leader de la FNME-CGT Sébastien Menesplier, évoquant de possibles "coupures" locales visant les élus "qui soutiennent la réforme".

"On travaille sur des actions régionales bien ciblées", confirme Franck Redondo, responsable FO à la centrale nucléaire de Gravelines (Nord), prédisant "une forte mobilisation jeudi" et se projetant déjà "sur d'autres journées d'actions".

Une montée en puissance se profile aussi dans les raffineries, avec des préavis de 24 heures jeudi, puis 48 heures la semaine prochaine et 72 heures début février. Au dépôt TotalEnergies de Dunkerque "les salariés sont très remontés" contre la réforme, affirme le secrétaire CGT Benjamin Salvino, qui table sur une activité presque à l'arrêt jeudi, mais sans conséquence immédiate dans les stations-services.

Des pénuries un peu plus nombreuses que d'ordinaire étaient toutefois observées lundi matin, avec 3,75% des points de vente à court d'essence ou de gazole et jusqu'à 18% dans les Yvelines, signe d'une possible peur de manquer chez certains automobilistes.

Le gouvernement anticipe également ces perturbations, à l'instar du ministre du Travail, Olivier Dussopt, pronostiquant dimanche "qu'il y aura du monde dans la rue" tout en souhaitant "que ça ne se traduise pas par un blocage du pays". Des propos tenus sur l'audiovisuel public, dont les programmes devraient être largement perturbés jeudi.

Pas de quoi dissuader les syndicats unis d'aller à l'épreuve de force.

Le numéro un de la CFDT Laurent Berger attend ainsi un mouvement "massif" jeudi, tandis que son homologue de la CGT Philippe Martinez espère "des millions" de grévistes et de manifestants.

"Hier nous avons fait le tour de nos 104 unions départementales, de toutes les grèves et manifestations (organisées)... Il y a très longtemps que nous n'avons pas eu une telle mobilisation", a relevé mardi sur RFI le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot.

La pétition lancée la semaine dernière par les huit principales organisations de salariés contre une "réforme injuste et brutale" filait mardi matin vers les 450.000 signatures.

Y.Uduike--CPN