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Retraites: l'épreuve de force engagée dans la rue

Retraites: l'épreuve de force engagée dans la rue

Des manifestants en nombre, des grèves et leur cortège de perturbations à l'école ou dans les transports: les syndicats ont donné jeudi le coup d'envoi d'une mobilisation qu'ils veulent assez "puissante" pour faire reculer le gouvernement sur sa réforme phare des retraites.

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De Nantes à Marseille, les premiers manifestants ont commencé à battre le pavé dans la matinée, avant que le cortège parisien ne s'ébranle à 14H00 pour dire non au recul de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans.

"Le gouvernement a perdu sa première bataille, celle d'avoir convaincu les gens de la nécessité de sa réforme", a déclaré le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, avant le départ du cortège marseillais.

Sur l'île de la Réunion, plus de 2.000 personnes ont manifesté à Saint-Denis selon les syndicats, une des mobilisations sociales les plus importantes de ces dernières années.

"On est à genoux! (...) A 54 ans, je vais devoir faire encore 10 ou 11 ans, je devais partir à 62 ans et je ne me vois pas aller jusqu'à 64 (...). Cette réforme, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase", estime Florence Trintignac, 54 ans, cadre de santé dans le privé, rencontrée parmi des milliers de manifestants à Clermont-Ferrand.

Plus de 200 points de rassemblement sont prévus en France, les autorités attendant 550.000 à 750.000 manifestants, dont 50 à 80.000 dans la capitale.

- "Démonstration de force" -

De nombreux services publics font également l'objet d'appels à la grève, dont l'audiovisuel public.

C'est aussi le cas dans l'éducation, avec 70% d'enseignants grévistes dans les écoles selon la FSU, qui a chiffré à 65% le nombre de participants à la mobilisation dans les collèges et lycées.

Une poignée d'établissements ont été l'objet de blocus à Paris et en régions. Devant le lycée parisien Hélène-Boucher, Marius, 16 ans, se dit "prêt à se mobiliser sur la durée s'il le faut".

Il n'y avait aucun trafic au port de Calais, premier de France pour les voyageurs, en raison d'une grève des officiers de port prévue jusqu'à 17H00. Raffineries et dépôts pétroliers étaient aussi appelés à cesser leurs activités.

"Ca va être une journée forte (...) Cette question des retraites concentre tous les mécontentements", inflation et hausse des coûts de l'énergie, a commenté le numéro un de la CGT, Philippe Martinez.

Pour Frédéric Souillot (FO), "on est partis pour un conflit dur" et "il faut bloquer l'économie".

Une réponse à Emmanuel Macron, qui a jugé mercredi qu'il fallait "faire le distinguo entre les syndicats qui appellent à manifester dans un cadre traditionnel et ceux qui sont dans une démarche délibérée de bloquer le pays".

- Une journée test -

Bien que leurs modes d'action divergent, les huit principaux syndicats présentent un front uni inédit depuis 12 ans. Les partis de gauche sont aussi vent debout.

Ils espèrent faire mieux que le 5 décembre 2019: au démarrage de la contestation contre le précédent projet de réforme des retraites, la police avait compté 806.000 manifestants en France, la CGT 1,5 million.

Pour encadrer les foules, plus de 10.000 policiers et gendarmes seront à pied d’oeuvre, dont 3.500 à Paris, où des sources sécuritaires redoutaient la formation d'un "pré-cortège" potentiellement violent de 1.000 à 2.000 personnes.

Cette première journée a valeur de test pour l'exécutif comme pour les syndicats, qui se retrouveront dans la soirée pour décider d'une nouvelle date - le 26 janvier est sur la table.

La CGT du pétrole veut se remettre en grève ce jour-là pour 48 heures, et le 6 février pour 72 heures.

La CGT Mines-Energie a elle aussi annoncé une grève reconductible à partir de jeudi. Les baisses de production d'électricité se sont ainsi fortement intensifiées, atteignant au moins l'équivalent de deux fois la consommation de Paris.

A quelques jours de la présentation du texte en Conseil des ministres, le gouvernement continue de faire oeuvre de "pédagogie". Invitée surprise mercredi soir d'une réunion publique de Renaissance dans le Val-de-Marne, Elisabeth Borne a défendu un "projet porteur de progrès social pour le pays".

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Y.Jeong--CPN