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Etats-Unis: l'auteur de la tuerie raciste de Buffalo face à la détresse de ses victimes
Etats-Unis: l'auteur de la tuerie raciste de Buffalo face à la détresse de ses victimes / Photo: John Normile - GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP

Etats-Unis: l'auteur de la tuerie raciste de Buffalo face à la détresse de ses victimes

Des pleurs, des cris et des menaces: l'audience destinée à fixer la peine d'un jeune suprémaciste blanc qui a tué dix personnes noires en mai dans un supermarché à Buffalo, dans le nord des Etats-Unis, a été marquée par un déferlement d'émotions, mais aussi de vives dénonciations de racisme.

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Payton Gendron, 19 ans, a dû être escorté en dehors du tribunal quand un homme s'est jeté vers lui. "J'ai envie de vous étrangler", venait de lancer en criant, Barbara Massey Mapps, dont la soeur Katherine a été fauchée par ses balles.

"Je comprends l'émotion, je comprends la colère, mais ça ne peut pas avoir lieu dans le tribunal", a commenté la juge Susan Eagan après une courte interruption d'audience. "Nous valons mieux que ça!"

Vêtu d'une tenue orange de prisonnier, le jeune homme a parfois semblé contenir ses larmes, mais a réussi à ne pas perdre contenance face à la détresse qui a explosé dans le tribunal de Buffalo.

En novembre, il avait plaidé coupable de meurtres racistes et acte de terrorisme devant la justice de l'Etat de New York et devrait être condamné à une peine incompressible de prison à vie.

Avant de prononcer la sentence, la juge Eagan a donné la parole aux proches de ses victimes. Kimberly Salter, qui a perdu son mari Aaron, agent de sécurité au supermarché visé, est venue en rouge et noir, "les couleurs du sang versé" et de "notre deuil".

"On sait tous la haine et les mobiles de votre crime raciste, mais on est là pour vous dire que vous avez échoué", lui a lancé Simone Crawley, dont la grand-mère Ruth Whitfield est morte alors qu'elle faisait ses courses. "Malgré nos blessures, on ne vous laissera pas gagner cette guerre."

Les Etats-Unis autorisant les doubles poursuites, Payton Gendron est également inculpé de "crimes racistes" par la justice fédérale, qui n'a pas exclu à ce stade de requérir la peine de mort.

- Manifeste raciste -

Le 14 mai, après des mois de préparatifs, il s'était rendu dans un supermarché de Buffalo en tenue de combat, armé d'un fusil semi-automatique de type AR-15 et d'une caméra diffusant ses actes en direct sur internet.

Il avait progressé méthodiquement sur le parking puis dans le magasin, tirant sur les clients et les employés. Il avait fait dix morts, âgés de 32 à 86 ans, et trois blessés.

Dans ses messages et un manifeste raciste, suprémaciste et complotiste qui lui a été attribué, Payton Gendron avait écrit plusieurs mois avant le massacre qu'il voulait tuer des personnes noires et qu'il visait un quartier pauvre et isolé de Buffalo en raison de sa forte proportion d'Afro-Américains.

Il avait aussi effectué un voyage de reconnaissance avant la tuerie à Buffalo, à 300 km au nord de son domicile.

Le carnage avait choqué les Etats-Unis, doublé dix jours plus tard par un autre massacre au fusil semi-automatique perpétré par un jeune homme de 18 ans, qui avait tué 19 enfants et deux enseignantes dans une école d'Uvalde, au Texas.

Ces tueries, dont la liste a continué de s'allonger depuis, ont relancé le débat récurrent sur un manque de régulation des armes à feu aux Etats-Unis. Le site Gun Violence Archive a déjà recensé, depuis le 1er janvier, six drames par armes à feu ayant fait au moins quatre morts, et 71 fusillades ayant fait au moins quatre blessés.

D.Avraham--CPN