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Retraites: Macron s'en prend aux oppositions, incertitude sur l'examen du  report de l'âge
Retraites: Macron s'en prend aux oppositions, incertitude sur l'examen du report de l'âge / Photo: Ludovic MARIN - AFP/Archives

Retraites: Macron s'en prend aux oppositions, incertitude sur l'examen du report de l'âge

Emmanuel Macron s'en est pris vigoureusement aux oppositions mercredi au lendemain du premier revers du gouvernement à l'Assemblée sur la réforme des retraites et alors que l'incertitude grandit sur l'examen du report de l'âge à 64 ans.

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Le chef de l'Etat, très discret en public sur le projet-phare de son second quinquennat, est monté au créneau en Conseil des ministres.

Il a estimé que "les oppositions n'ont plus de boussole et sont totalement perdues" dans le débat sur les retraites, ont indiqué à l'AFP deux participants, confirmant des propos rapportés en premier par Le Figaro.

Et - même si les débats ont repris mercredi avec une série d’amendements sur le rétablissement de l’ISF (impôt sur la fortune), la taxation des superprofits ou des dividendes - l'incertitude demeure sur les chances d'examen de l'article 7 sur le recul à 64 ans de l'âge de départ, mesure-phare du projet.

Vers 16H00, près de 14.000 amendements restaient à examiner. L'Assemblée a jusqu'à vendredi minuit pour débattre avant que le texte parte au Sénat.

Côté communistes, le député André Chassaigne se montrait sceptique: "il y a une alliance de fait sur l’article 7: les Républicains ne veulent pas d’un vote, ni les oppositions et même pas le gouvernement, qui gagne du temps dès qu’il peut".

"Il faut qu'on retire tous nos amendements", a abondé le député écologiste Julien Bayou sur BFMTV.

Des tensions sont apparues à gauche concernant la stratégie de La France insoumise de ralentir les débats avec des milliers d'amendements.

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger et son homologue de la CGT Philippe Martinez ont tous deux souhaité que le débat et le vote puissent avoir lieu sur le report de l'âge.

Pour aplanir ces divergences, les dirigeants de la Nupes et de plusieurs syndicats devaient se retrouver à Paris. Ils ont finalement reporté leur rencontre sine die après des fuites dans la presse, selon des sources concordantes.

"Les trois jours vont être compliqués et ça va se tendre de plus en plus à l’approche de la fin", s’inquiétait une cadre Renaissance.

Concernant l"index senior", "le gouvernement souhaite que cet article puisse être restauré lors de l'examen du texte au Sénat", a assuré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

Il estime "en toute logique" que les annonces faites mardi par la Première ministre Elisabeth Borne sur les carrières longues "devraient rassembler une large majorité de parlementaires".

Mais le patron des LR Eric Ciotti a dans la matinée soufflé le chaud et le froid. Il a rappelé l'appui de son parti à cette "nécessaire" réforme tout en justifiant le rejet la veille de l'article "alibi" sur l'index senior, "un espèce de machin qui allait peser sur le travail quotidien des entreprises".

- un million de signatures -

Face aux nombreuses demandes de clarifications après les annonces de la cheffe du gouvernement, le ministre du Travail, Olivier Dussopt - dont la sécurité personnelle a été renforcée à la suite de menaces de mort selon une source policière - a tenté d'expliciter les nouveaux dispositifs sur les carrières longues. "Dire sur un plateau +personne ne travaillera jamais plus de 43 ans jour pour jour+, ce serait mentir parce qu'il y a toujours des effets de génération", a-t-il souligné.

Le revers du gouvernement sur l'index senior a requinqué les oppositions. Pour le vice-président du RN Sébastien Chenu, cela prouve qu'on "peut s'opposer à la réforme des retraites à travers le vote et pas à travers l'obstruction".

L'intersyndicale prévoit une nouvelle journée de mobilisation jeudi, et menace de mettre le pays "à l'arrêt" le 7 mars si le gouvernement ne renonce pas à son projet.

Lancée en janvier, une pétition des huit syndicats unis contre une réforme jugée "injuste et brutale" a atteint mercredi le cap symbolique d'un million de signatures, selon la plateforme change.org.

Jeudi, les numéros un de l'intersyndicale défileront à Albi, symbole de cette France des petites villes très mobilisée contre le texte. A Paris, la manifestation partira de Bastille vers la place d'Italie.

Après 963.000 manifestants samedi selon les autorités (plus de 2,5 millions selon les syndicats), l'affluence devrait être moindre jeudi. Au plan national, une source policière dit attendre entre 450 et 650.000 personnes, dont 40 à 70.000 à Paris.

Les perturbations s'annoncent limitées dans les transports, avec 4 TGV sur 5 et un trafic normal dans le métro parisien. Seul 1 TER sur 2 circulera et 30% des vols à Orly seront annulés.

J.Bondarev--CPN