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Vaches, porcs et moutons s'installent "à la capitale" à la veille du Salon de l'Agriculture
Vaches, porcs et moutons s'installent "à la capitale" à la veille du Salon de l'Agriculture / Photo: STEPHANE DE SAKUTIN - AFP

Vaches, porcs et moutons s'installent "à la capitale" à la veille du Salon de l'Agriculture

Tout juste arrivés "à la capitale", veaux, moutons et cochons se font bichonner, tandis que des ouvriers donnent de derniers coups de marteaux: la Porte de Versailles est en ébullition à la veille du salon de l'Agriculture, qui a accueilli vendredi sa vedette, la vache Ovalie.

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En combinaison de travail, un béret parfois vissé sur la tête, ils slaloment entre les engins de chantier et les voiturettes chargées de paille, tirant derrière eux des vaches massives ou tentant d'attraper un café à la volée.

Avec sa robe acajou, ses cornes en forme de lyre, et ses jumelles au poil frisé, la plus attendue d'entre elles, Ovalie, est arrivée à l'aube. Docile et photogénique, elle a pris ses quartiers après avoir traversé le hall sur le tapis rouge, sous l'oeil des caméras.

Le "stress du transport, de l'arrivée" s'est envolé quand Michel Van Simmertier, son éleveur, a vu la star au front large et aux cornes emblématiques en grand sur les affiches parisiennes. "C'est une grande fierté", a-t-il confié, ému.

Les organisateurs ont voulu mettre en valeur le couple d'éleveurs qu'il forme avec Marine Van Simmertier. Installés il y a cinq ans hors cadre familial, ils sont la preuve "qu'on peut réussir même si on n'est pas issus du monde agricole", souligne le président du salon, Jean-Luc Poulain.

Il s'agit, pour lui et ses équipes, de "l'aboutissement d'une année de travail", qui mettra l'agriculture "sous le feu des projecteurs" avec plus de 4.000 animaux, des montagnes de produits locaux et des débats sur l'avenir du secteur.

Serge Esteveny, 58 ans, couve du regard ses vaches Gasconnes des Pyrénées élevées dans le Tarn. Robes argentées et yeux noirs, elles sont fatiguées du voyage, plus habituées au rude climat de la montagne qu'à l'effervescence "de la capitale".

Habitué de l'évènement, il est venu représenter son terroir et "montrer que l'agriculture est encore debout, même si elle souffre du climat et de conditions économiques" difficiles.

- "Métier passion" -

Bien qu'ils soient mieux payés qu'auparavant, les éleveurs subissent de plein fouet les impacts du changement climatique, qui grille l'herbe des prairies, et la flambée de leur coûts de production, de l'alimentation animale au carburant.

Faute de repreneurs, nombre d'entre eux songent aussi à jeter l'éponge. "L'élevage est un métier passion, mais avec des contraintes", et un besoin d'être "365 jours par an près de ses animaux", reconnaît-il.

Pour que l'élevage survive en France, "il faut de jeunes passionnés, et que ceux-ci puissent vivre" de ce métier, défendra Serge lors du salon.

Quelques mètres plus loin, Eugénie Chauvet, 19 ans, apporte son repas à un robuste porc de race Cul noir Limousin, étendu dans son enclos. En BTS au lycée agricole d'Ahun, dans la Creuse, elle est venue prêter main forte au Ligeral, une association qui oeuvre à la sauvegarde de races locales françaises de porcs.

La jeune fille, qui souhaite devenir ouvrière agricole ou peut-être reprendre une exploitation laitière avec ses frères, passera la semaine "un peu en mode camping" avec ses camarades, et aidera les éleveurs à "déplacer, nettoyer, et nourrir les animaux".

Elle trépigne à l'idée "de tout découvrir" sur le salon, et "de montrer aux gens ce qu'est réellement le milieu agricole, toutes les belles choses que l'on vit et qu'eux ne peuvent pas voir".

Dès l'inauguration samedi, elle veillera aussi au bien-être de ces porcs que viendront admirer les visiteurs, au nombre de 500.000 l'an dernier -, et peut-être le président Emmanuel Macron, qui passera la journée Porte de Versailles.

C.Smith--CPN