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Au Salon de l'agriculture, Macron face à la flambée des prix et à la sécheresse

Au Salon de l'agriculture, Macron face à la flambée des prix et à la sécheresse

Un "plan de sobriété sur l'eau" pour faire face à la sécheresse. Un appel pressant aux chaînes de supermarchés pour contenir les prix alimentaires. Au Salon de l'Agriculture, samedi, Emmanuel Macron a voulu offrir des esquisses de solutions aux maux qui inquiètent les Français.

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Entre folklore, célébration du terroir et messages politiques, le président de la République s'est plié au rituel de l'inauguration de la plus grande ferme de France, à la porte de Versailles, dans le sud de Paris.

Selfies, bains de foules mais aussi quelques moments de tensions ont accompagné le président dans sa longue déambulation qui devait durer 13 heures parmi les stands, où trônait l'égérie du salon, la superbe vache de Salers Ovalie.

Au moment où certains redoutent un "mars rouge", qui verrait les prix alimentaires flamber encore davantage, Emmanuel Macron avait un message pour la grande distribution.

"Ceux qui doivent faire un effort sur leurs marges, c'est les distributeurs", a-t-il lancé, estimant que les producteurs avaient fait leur part compte tenu de l'explosion de leurs coûts.

Alors que la France connaît un épisode de sécheresse historique cet hiver, Emmanuel Macron a par ailleurs plaidé pour un "plan de sobriété pour l'eau" sur le modèle du "plan de sobriété énergétique" lancé pour contenir les effets de la guerre en Ukraine.

La formule avait fait mouche, et la consommation d'électricité en France avait sensiblement diminué.

"On sait qu'on sera confronté comme on était l'été dernier à des problèmes de raréfaction (d'eau): plutôt que de s'organiser sous la contrainte au dernier moment avec des conflits d'usage, on doit planifier tout ça", a-t-il expliqué, ajoutant qu'il fallait se résoudre à la "fin de l'abondance".

- "A quoi tu sers ?" -

Au milieu d'échanges bon enfant, c'est sur cette question du climat que le chef de l'Etat a été vivement interpellé par un militant du collectif "Dernière rénovation".

Arborant un T-shirt barré d'un "A quoi tu sers?", le jeune homme a reproché à Emmanuel Macron son inaction sur le climat. "Je suis là pour vous dire qu'on n'arrêtera pas, parce qu'on n'en peut plus de demander gentiment", lui a-t-il lancé. "Vous êtes la démonstration d'une forme de violence civique", a répliqué le président.

A l'intention des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs, Emmanuel Macron a multiplié les gestes. Il a ainsi exclu de soutenir en l'état un accord commercial avec quatre pays d'Amérique latine (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) réunis au sein du Mercosur, "pas possible s'ils ne respectent pas comme nous les accords de Paris (sur le climat) et s'ils ne respectent pas les mêmes contraintes environnementales et sanitaires qu'on impose à nos producteurs", a-t-il dit.

Un accord a été conclu en 2019 entre l'UE et le Mercosur, après plus de 20 ans de difficiles négociations, mais il n'a pas encore été ratifié. La Commission européenne espère que le processus aboutira dans les prochains mois.

Pour la filière pêche, les aides sur les carburants seront prolongés jusqu'au mois d'octobre.

De son côté, Christiane Lambert, la présidente du syndicat FNSEA, a plaidé pour un relâchement des contraintes qui pèsent sur les agriculteurs.

"Il y a des décisions qui vont à l’envers de la souveraineté alimentaire", a-t-elle déploré. "Malheureusement les producteurs coupent les cerisiers et les pommiers faute de produits phyto-sanitaires", a-t-elle ajouté.

- "Travailler davantage" -

En 2022, la visite présidentielle avait été très rapide, au tout début de la guerre en Ukraine, et le salon avait été annulé en 2021 en raison du Covid.

Renouant avec la tradition, Emmanuel Macron devait passer toute la journée - près de treize heures en 2020 - au contact des professionnels de l'élevage, des cultures, de la pêche et de l'industrie agro-alimentaire, mais aussi des visiteurs qui affluent dès le premier jour.

Si quelques visiteur munis de pancartes appelant à un retour à la retraite à 60 ans ont été tenus à distance de la déambulation du chef de l'Etat, celui-ci a défendu sa réforme qui maintient le système par répartition - "un trésor" -, en faisant observer qu'il n'y avait "qu'une solution: travailler davantage".

Y.Ponomarenko--CPN