Coin Press - Les valeurs bancaires malmenées en Bourse, craintes autour d'une banque américaine

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Les valeurs bancaires malmenées en Bourse, craintes autour d'une banque américaine
Les valeurs bancaires malmenées en Bourse, craintes autour d'une banque américaine / Photo: Angela Weiss - AFP/Archives

Les valeurs bancaires malmenées en Bourse, craintes autour d'une banque américaine

Mauvais début de journée vendredi pour le secteur bancaire mondial avec une chute des cours en Bourse, conséquence des inquiétudes sur les difficultés de l'Américain SVB Financial Group, un partenaire financier privilégié de nombreuses entreprises technologiques.

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Cette "petite panique s'est déclenchée sur le thème du bankrun", une réaction en chaîne qui débute par des retraits massifs de clients, explique à l'AFP David Bénamou, directeur des investissements d'Axiom Alternative Investments.

Cause première, l'annonce mercredi par SVB Financial Group, maison mère de la Silicon Valley Bank (SVB), d'une augmentation de capital importante de 2,25 milliards de dollars.

En milieu de matinée à la Bourse de Paris, le titre de Société Générale perdait 4,96% à 25,40 euros, BNP Paribas 3,38% à 60,52 euros et Crédit Agricole 2,94% à 10,97 euros.

Ailleurs en Europe, la banque allemande Deutsche Bank perdait 8,08%, la britannique Barclays 3,83%, l'italienne Intesa Sanpaolo 3,06% et la suisse UBS 4,45%.

A Hong Kong, les banques HSBC et Standard Chartered ont perdu vendredi plus de 3%, Hang Seng Bank plus de 4%. Même dérive au Japon où les actions des principales banques japonaises étaient pénalisées.

Avec l'annonce des difficultés de SVB et des retraits de clients, le directeur général du groupe financier aurait par ailleurs exhorté ses clients "à ne pas retirer leurs dépôts de la banque et à ne pas semer la peur ou la panique", selon des sources citées jeudi par le Wall Street Journal.

Le groupe a également vendu dans la précipitation un portefeuille de 21 milliards de dollars de titres financiers, ce qui lui a valu une perte estimée à 1,8 milliard de dollars.

Les investisseurs "ont aussi vu dans les difficultés de la banque l'impact de l'inversion de la courbe des taux (lorsque les taux à court terme sont plus élevés que ceux à long terme, NDLR), pesant sur les marges d'intérêt de l'ensemble des banques commerciales américaines", a souligné dans une note Christian Parisot, du courtier Aurel BGC.

Sans compter qu'un autre acteur financier américain traverse une mauvaise passe: la maison-mère de Silvergate Bank, qui a développé une importante clientèle dans le milieu des cryptomonnaies, avait annoncé mercredi que l'établissement allait être mis en liquidation.

- Garde-fous -

Ce mouvement baissier s'inscrit dans le sillage de Wall Street jeudi: Bank of America a perdu 6,20%, Wells Fargo 6,18% et Citigroup 4,10%.

Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management, se veut dans une note rassurant, estimant "faible" le risque "d'un incident de capital ou de liquidité parmi les grandes banques".

Depuis la crise financière de 2008-2009 et la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, les banques doivent donner des gages de solidité à leurs régulateurs nationaux et européens.

Elles doivent par exemple justifier d’un niveau minimal de capital plus important destiné à éponger les éventuelles pertes. Ce ratio de fonds propres durs, aussi appelé CET1, est l’œuvre des travaux du comité de Bâle, en Suisse.

L'Autorité bancaire européenne soumet également 50 grandes banques du continent à des tests de résistance. Les résultats du dernier exercice, publiés fin juillet 2021, montraient que les établissements étaient bien en mesure d'encaisser sans trop de casse une grave crise économique.

Il existe également à l'échelle européenne un fonds dit de résolution unique (FRU), alimenté par les banques et destiné à aider un établissement du secteur en cas de faillite.

En ultime recours et pour éviter un effet domino dévastateur, les gouvernements pourraient être tentés de sortir le portefeuille pour sauver un établissement jugé trop gros pour faire faillite (en anglais "too big too fail").

Les analystes observent également que cette correction survient après un début d'année plutôt faste pour les banques en Bourse: elles restent d'ailleurs pour la grande majorité dans le vert depuis le début de l'année.

M.Mendoza--CPN