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La France veut accélérer le redressement de ses comptes publics

La France veut accélérer le redressement de ses comptes publics

Moins de dépense publique pour préserver la "crédibilité" financière de la France: le gouvernement a relevé jeudi son ambition en matière de désendettement et de réduction du déficit à horizon 2027, en fin de quinquennat.

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Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19 et les dépenses de soutien massives du "quoi qu'il en coûte", la France prévoit de revenir en partie dans les clous européens en 2027, dernière année du second mandat du président Emmanuel Macron.

"Nous voulons accélérer le désendettement de la France", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, en présentant la nouvelle feuille de route des finances publiques pour les prochaines années.

"Il en va de la crédibilité européenne de la France", a-t-il prévenu devant la presse, alors que deux agences internationales de notation doivent publier d'ici fin avril leur avis sur les finances du pays.

Le désendettement devrait également connaître un coup d'accélérateur, avec une dette représentant 108,3% du PIB en 2027, soit 4 points de moins qu'envisagé précédemment. La dette était à 111,6% du PIB fin 2022. La prévision française pour 2027 reste toutefois très loin de l'objectif européen de 60%.

- Moins de dette ou plus d'impôts ? -

Ces perspectives sont contenues dans le programme de stabilité (PSTAB) qui sera présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine et qui est transmis chaque année par les Etats membres de l'UE à la Commission européenne.

Finis, dès lors, les chèques exceptionnels et autres aides à coups de dizaines de milliards: en gage de sérieux budgétaire, le gouvernement affirme sa volonté d'engager un "refroidissement" de la dépense publique, qui devrait progresser moins vite que l'inflation.

"Nous venons de demander un effort à nos compatriotes avec la réforme des retraites (...). Il est juste que les acteurs publics (...) soient aussi mis à contribution", a souligné le ministre.

Quant à l'inflation, que la Banque centrale européenne tente de contrer à coups de relèvements de taux d'intérêt, elle devrait commencer à ralentir dès mi-2023, malgré une prévision relevée à 4,9% (contre 4,2% précédemment) pour cette année. Elle avait atteint 5,2% en 2022.

Début mars, la Cour des comptes s'était montrée très critique sur la lenteur du gouvernement à redresser les finances publiques du pays, qui figure parmi les mauvais élèves européens.

"Nous devons absolument réduire cette charge de la dette (...). Le choix est clair: soit la réduction de la dette maintenant, soit les impôts demain", a déclaré Bruno Le Maire, excluant catégoriquement ce dernier scénario.

Ce coût de la dette - l'un des principaux postes du budget de l'Etat - s'est envolé en raison d'une dette bien plus lourde depuis la crise sanitaire et d'une remontée brutale des taux d'intérêt.

Et la facture va encore s'alourdir de 10 milliards d'euros d'ici 2027, anticipe le gouvernement.

- Financer la transition écologique -

La nécessité d'un redressement plus résolu s'accentue d'autant plus qu'après sa suspension durant le Covid, le Pacte de stabilité de l'UE fixant les objectifs budgétaires sera prochainement réactivé.

"Dans certains secteurs, nous dépensons trop", a estimé le ministre chargé des Comptes publics, Gabriel Attal, citant notamment le logement. En 2027, la dépense publique passera à 53,5% du PIB contre 57,5% actuellement.

Une revue des dépenses est en cours avec l'ambition de dégager des milliards d'économies. Dans le même temps, la Première ministre Elisabeth Borne a demandé aux ministères "d'identifier 5% de marge de manoeuvre sur leur budget pour financer la transition écologique", selon Bruno Le Maire.

Autre source d'économie, à hauteur de 30 milliards d'euros d'ici 2025, le reflux des prix de l'énergie et la fin du bouclier tarifaire.

Parallèlement, le gouvernement table sur une croissance progressivement plus dynamique, jusqu'à 1,8% en 2027 (contre 1% cette année) et le plein-emploi avec un chômage à 5%.

A.Leibowitz--CPN