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France: l'Insee dévoile le niveau de la croissance au premier trimestre
France: l'Insee dévoile le niveau de la croissance au premier trimestre / Photo: DAMIEN MEYER - AFP/Archives

France: l'Insee dévoile le niveau de la croissance au premier trimestre

Le produit intérieur brut (PIB) de la France, dont l'évolution au premier trimestre sera dévoilée vendredi matin par l'Insee, devrait croître très modestement, sa progression restant freinée par l'inflation qui rogne le pouvoir d'achat des ménages.

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Après une hausse de 2,6% du PIB sur l'ensemble de 2022, l'activité économique continuerait de résister et de croître légèrement en début d'année 2023, malgré un sérieux coup de frein amorcé à la fin de l'an dernier et des grèves à répétition contre la réforme des retraites.

En amont de cette première estimation de la croissance enregistrée en début d'année, l'Institut national de la statistique a dit tabler sur une timide hausse de 0,1% du PIB entre janvier et mars, identique à celle enregistrée au quatrième trimestre 2022.

Ce taux est un peu en deçà des prévisions plus optimistes de la Banque de France, qui a récemment relevé sa prévision de croissance de 0,1% à 0,2% pour les trois premiers mois de l'année.

Le dynamisme des investissements des entreprises explique pour une grande partie cette résistance de l'économie, alors que la consommation des ménages, traditionnel moteur de l'activité en France, reste dégradée, frappée de plein fouet par une inflation d'une ampleur inédite en près de quatre décennies.

"L'économie est résiliente. Mais cela ne vient clairement pas de la consommation des ménages puisque les intentions d'épargne restent très élevées et qu'on n'observe pas non plus un retrait des dépôts pour financer la consommation", explique Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade, interrogé par l'AFP.

Les ménages font toujours preuve d'un "pessimisme (...) très important", souligne-t-il.

Pesant fortement sur la demande, l'inflation a atteint 5,7% en mars sur un an en France, et même 15,9% pour les produits alimentaires, qui sont désormais les premiers contributeurs à la hausse des prix devant ceux de l'énergie. Ceux-ci se sont assagis après la flambée provoquée par la guerre en Ukraine.

- Nuages -

L'Insee doit aussi donner vendredi une première estimation de l'inflation en avril, alors que le président Emmanuel Macron a prévenu que la situation resterait difficile "jusqu'à la fin de l'été" concernant les prix des produits alimentaires.

A contrario, les investissements des entreprises se seraient maintenus au premier trimestre, bénéficiant encore "d'importantes lignes de crédit" auprès des banques, selon M. Darmet.

Il cite également le soutien budgétaire de l'Etat ainsi que l'accroissement des stocks pour faire face à d'éventuelles adversités futures.

L'activité économique française risque toutefois de voir les nuages s'amonceler les mois suivants.

Les économistes citent une conjugaison de facteurs: prix alimentaires restant à des niveaux élevés malgré une accalmie possible de l'inflation dès mi-2023, ralentissement économique mondial, assèchement du crédit sous l'effet de la remontée des taux décidée par la Banque centrale européenne, crise énergétique qui pourrait revenir sur le devant de la scène avec le retour de l'hiver...

"Côté entreprises, le choc des prix de l'électricité commence seulement à se voir", souligne Denis Ferrand, directeur général de Rexecode. Et pour les ménages, "la perte de pouvoir d'achat a jusqu’à présent été masquée par l'intervention publique".

L'Insee n'a pas encore fourni de prévision de croissance pour l'ensemble de l'année 2023.

Désormais engagé dans une stratégie de moindre dépense publique pour réduire l'endettement public de la France, le gouvernement prévoit une hausse de 1% du PIB sur l'année.

Il est plus optimiste que le Fonds monétaire international (0,7%) ou la Banque de France (0,6%).

A.Samuel--CPN