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Reçu à son tour à Matignon, le patronat prêt à discuter sur l'emploi des seniors
Reçu à son tour à Matignon, le patronat prêt à discuter sur l'emploi des seniors / Photo: Emmanuel DUNAND - AFP

Reçu à son tour à Matignon, le patronat prêt à discuter sur l'emploi des seniors

Le Medef s'est dit lundi à l'issue d'une rencontre avec Elisabeth Borne prêt à négocier sur l'emploi des seniors mais pas sur une éventuelle révision des ordonnances travail ou sur les retraites.

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Après les syndicats la semaine dernière, qui ont redit leur opposition à la réforme des retraites, le patron des patrons Geoffroy Roux de Bézieux a lui réitéré son soutien à la réforme et s'est dit "prêt à discuter de l'emploi des seniors" et des dispositions censurées par le Conseil constitutionnel.

Il a également évoqué la possibilité de discuter de "la retraite progressive", des salaires élevés des cadres seniors "qui freinent leur embauche" ou de la dégressivité des allocations chômage.

Mais il s'est dit prêt à parler du problème de la faible progression des salaires nets entre un et deux Smic, alors que selon certaines études, "entre 60% et 70% des augmentations de salaire ne se retrouvent pas en net", en raison notamment de la disparition de la prime d'activité.

- "Lignes rouges" -

En revanche, il a dit qu'il ne "savait pas ce que voulait dire" conditionner les aides publiques aux entreprises à la hausse des salaires, comme réclamé par les syndicats. Et il a affirmé qu'il n'était "pas prêt à négocier" une révision des ordonnances travail, qui sont pour lui des "lignes rouges".

Le président du Medef a en outre demandé à la Première ministre que l'accord conclu entre le patronat et quatre syndicats sur le partage de la valeur, qui va être transposé dans un projet de loi présenté mercredi en Conseil des ministres, fasse "jurisprudence" et que "s'il y a un accord sur l'emploi des seniors, il soit repris entièrement".

M. Roux de Bézieux a dit qu'il "se méfiait un peu de l'expression d'agenda social. Il faut prendre les sujets qui sont mûrs" pour être négociés, "on n'est pas obligés de les ouvrir tous en même temps".

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) de son côté va remettre sur la table sa proposition d'exonérer de cotisations assurance-chômage les seniors.

"La contrepartie, c'est que si l'entreprise doit se séparer du senior avant l'âge de mise à la retraite, à ce moment-là l'entreprise doit rembourser l'ensemble des exonérations qui ont été attribuées", explique Jean-Eudes du Mesnil, numéro de la CPME.

Les deux premières organisations patronales entendent, par ailleurs, limiter la possibilité d'ouvrir un compte épargne-temps dans toutes les entreprises à la prise des jours épargnés juste avant la retraite, et non tout au long de la vie professionnelle.

- "Grain à moudre" -

Le Medef a défendu aussi la dégressivité des allocations chômage, alors que selon le numéro un de la CFE/CGC François Homeril, Mme Borne envisagerait de "laisser les partenaires sociaux revenir" sur cette mesure entrée en vigueur en février.

"On ne voit pas de raison (de) changer" la réforme de l'assurance chômage et "la Première ministre nous l'a confirmé", a affirmé M. Roux de Bézieux lundi.

D'une manière générale, M. Roux de Bézieux, qui s'apprête à passer la main à la tête du Medef, est venu "avec une liste de sujets" dont il souhaite discuter.

Il exclut toutefois de discuter avec les syndicats de sujets sur lesquels les positions sont trop antagonistes, comme l'indexation des salaires.

"Le dialogue social ça marche quand il y a du grain à moudre et qu'il y a la volonté de part et d'autre de trouver un compromis", affirme le président du Medef.

La CPME, qui veut aussi aborder la crise du logement et l'utilisation du compte personnel de formation, assure n'être "absolument pas dans un état d'esprit défensif" après la réforme des retraites.

L'Union des entreprises de proximité (U2P), qui représente artisans et professions libérales, sera reçue mardi par Mme Borne.

Y.Ibrahim--CPN