- Océans : réoxygéner la mer Baltique, le pari pionnier de start-up et de scientifiques
- Les relations UE-Suisse sur le chemin escarpé des négociations
- Fragilisé sur les marchés, Ubisoft à l'épreuve de la grève
- Couvre-feu prolongé en Martinique, les négociations contre la vie chère au point mort
- Mozambique: un palace décati squatté, symbole de la misère
- Dans le Donbass, des mineurs de charbon ukrainiens "sur le front de l'énergie"
- Wall Street clôture en hausse, records pour le Dow Jones et le S&P 500
- Google va acheter de l'énergie nucléaire à Kairos, produite par de petits réacteurs
- "Alliés" et "amis" : le couple royal de Belgique en visite d'Etat en France
- Violences sur mineurs en famille d'accueil: les premiers prévenus nient les accusations
- Une production mondiale de vin 2024 dans la droite ligne du mauvais bilan de 2023, selon l'OIV
- Coup d'envoi de la vaccination annuelle contre la grippe, couplée avec le Covid
- La Bourse de Paris en terrain positif avant la saison des résultats
- Londres promet de déréguler pour rassurer des investisseurs encore frileux
- Une sonde part chercher des conditions à la vie sur une lune de Jupiter
- Education: les syndicats menacent de faire grève contre le budget
- Près d'un salarié sur deux craint une discrimination à l’embauche, selon une étude
- Prison avec sursis pour l’animateur Cyrille Eldin pour des violences psychologiques sur son ex-compagne
- Wall Street ouvre partagée, en manque de nouvelles après des records
- Budget, immigration... le gouvernement multiplie les fronts avec sa "majorité"
- En Espagne, le gouvernement Sánchez à la peine face à la crise du logement
- Le Nobel d'économie distingue la recherche sur les inégalités de richesses entre pays
- Un ex-agent de la Stasi condamné 50 ans après la chute du Mur
- Revoir les avantages fiscaux des retraités les plus aisés pour une égalité accrue devant l'impôt, préconise un rapport
- Nobel d'économie: un trio récompensé pour leur recherche sur les inégalités de richesses entre pays
- Taxation de l'aérien: le secteur demande une "véritable concertation"
- Un ex-agent de la Stasi condamné à 10 ans de prison pour le meurtre d'un Polonais en pleine guerre froide
- Budget: près de 1.900 amendements déposés à l'Assemblée
- Renault relance sa 4L en version électrique
- La Bourse de Paris atone après les annonces chinoises
- Les Bourses européennes ouvrent stables, la relance chinoise interroge
- Aux Etats-Unis, la satire politique partagée au premier degré alimente la désinformation
- Une Loana plus "complexe", dans une série échappée du "Loft"
- Au Bangladesh, les Hindous célèbrent leur plus grand festival malgré les craintes d'attentat
- 90e Mondial de l'Auto: une semaine de fête pour relancer le marché
- Recherche sur la pauvreté ou sur le rôle des Etats? Le prix d'économie clôt les Nobel 2024
- De la vie possible sur une lune de Jupiter? La Nasa part investiguer
- A trois semaines de l'élection, Harris et Trump au coude-à-coude dans deux Etats pivots
- Harris avec des électeurs noirs et Trump dans un Etat frontalier à trois semaines du vote
- SpaceX réussit à rattraper une partie de sa mégafusée Starship, une première
- Le gouvernement annonce une nouvelle loi immigration, présentée "début 2025" au Parlement
- "Il n'y aura pas d'augmentation des taxes sur le gaz", promet la porte-parole du gouvernement
- Japon: l'ex-impératrice Michiko quitte l'hôpital après une opération "réussie"
- A l'approche de l'élection américaine, les entreprises se préparent à une hausse des droits de douane
- Rumeurs de rachat, grève, ventes en berne: l'avenir d'Ubisoft en question
- Des courses à la santé, Amazon se veut tout pour vous
- SpaceX va tenter de rattraper en vol une partie de sa mégafusée Starship
- Un an après l'attentat, Arras rend hommage à Dominique Bernard par les arts
- "Nuit plutôt calme" en Martinique, une vingtaine d'interpellations
- "Je mourrai" en prison, écrivait Navalny dans ses mémoires
Le pirarucu, poisson géant et délice menacé de l'Amazone
Le pirarucu, poisson géant à la chair savoureuse surnommé "la vache de l'Amazonie", est la cible privilégiée des braconniers dans la noeud des trois frontières entre le Brésil, le Pérou et la Colombie, terre de pionniers et de tous les trafics.
Mais il est aussi l'objet d'un projet piscicole local visant à protéger cette précieuse ressource, tout en prévenant les prédations de pêcheurs illégaux dans le territoire indigène de la Vallée du Javari.
Pour les Kanamari, l'un des sept groupes ethniques recensés de cette vallée fluviale, l'histoire mythique du pirarucu (Arapaïma gigas) se conte ainsi: "une feuille d'arbre tombée à l'eau et devenue poisson géant", narre à l'AFP le cacique Mauro da silva Kanamari.
Longtemps nourriture anonyme des Amérindiens vivant dans ces confins de l'immense forêt amazonienne, le pirarucu figure désormais en bonne place sur les menus des restaurants gastronomiques et autre "fusion food" de Rio, Bogota ou Lima.
Un succès qui fait son malheur: son prix d'achat bat des records sur les marchés illégaux et hangars à glace clandestins d'Atalaia do Norte, Benjamin Constant, Tabatinga (Brésil) et sa ville jumelle voisine de Leticia (Colombie), principales localités du triangle des trois frontières.
- Résistant aux piranhas -
Le pirarucu figure parmi les plus gros poissons d'eau douce de la planète: omnivore, il peut atteindre jusqu'à 3 mètres de long, pour plus de 200 kg.
Sa nageoire dorsale écarlate et effilée vers la queue, ainsi que sa tête aplatie peu commode et ses yeux globuleux lui donnent des airs de fossile préhistorique.
Tout est bon dans le pirarucu, la chair et les filets bien sûr, succulents, presque sans arêtes et sans le goût de vase habituel des poissons d'eau douce.
On utilise jusqu'aux tripes, son cuir et ses écailles (résistantes aux attaques des piranhas) qui se revendent en porte-clé pour les touristes.
Sa pêche se fait au filet et au harpon, le poisson venant respirer à la surface au moins toutes les vingt minutes. Il est aperçu en début d'année -quand les eaux sont au plus haut- dans les lacs et étangs des méandres de l'Amazone et de ses affluents.
Victime de surpêche dans toute l'Amazonie brésilienne, le pirarucu a bien failli disparaître dans les années 90, jusqu'à la mise place d'une réglementation sévère en 2004 par la police environnementale, l'Ibama.
Dans l'Etat d'Amazonas, sa pêche est strictement réglementée. Elle est interdite dans la réserve du Javari, sauf pour la propre consommation des indigènes.
- "Beau et bon" -
Soutenu par un ONG brésilienne (CTI) et géré directement par les Amérindiens Kanamari, un projet de pisciculture naturelle est actuellement à l'expérimentation dans le Moyen Javari, qui s'inspire d'une gestion durable mise en oeuvre avec succès ailleurs dans le pays.
"L'idée est que les indigènes se nourrissent, subviennent à leurs besoins, tout en protégeant leur territoire", explique à l'AFP Thiago Arruda, responsable local du CTI.
Ce projet du "manejo", selon son nom portugais, "est très important pour nous", souligne Bushe Matis, coordinateur général de l'Univaja, l'Union des peuples indigènes de la Vallée du Javari.
"Avant les gens pêchaient n'importe comment. Désormais nous allons prendre soin des lacs et des zones de pêche, pour avoir toujours du poisson dans le futur, tout en contribuant à la lutte contre les intrusions", veut-il croire.
Mais la tâche est ardue, périlleuse, face aux pêcheurs illégaux. "Ce sont eux qui nous volent!", fustige Joao Filho Kanamari, l'un des coordinateurs du projet.
Organisés en groupe de vigilance, les Kanamari jouent la carte de la sensibilisation et du dialogue, face à des contrebandiers souvent agressifs et possiblement violents.
Après cinq années de gestation, le projet arrive à son terme cet été 2023, avec un ultime comptage des pirarucus et les premières captures. L'Ibama a déjà donné son aval, et autorisé la commercialisation des futures prises.
Mais les écueils restent nombreux. Logistiques par exemple, avec l'organisation par les rustiques Kanamari d'une chaîne du froid depuis les profondeurs de la forêt. Ou encore l'épineux partage des bénéfices au sein de la communauté.
Le "manejo" suscite par ailleurs les convoitises croissantes d'acteurs politiques et économiques locaux "pas forcément bien intentionnés et probablement impliqués dans les réseaux de pêche illégale", s'inquiète un promoteur du projet.
En attendant, les Kanamari louent en chanson ce projet "beau et bon". "Le manejo, c'est le futur de nos enfants!", sourit le cacique Mauro.
M.Mendoza--CPN