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Marylise Léon succède à Laurent Berger à la tête d'une CFDT "en forme"
Marylise Léon succède à Laurent Berger à la tête d'une CFDT "en forme" / Photo: Alain JOCARD - AFP/Archives

Marylise Léon succède à Laurent Berger à la tête d'une CFDT "en forme"

Marylise Léon succédera mercredi à Laurent Berger à la tête de la CFDT, à l'occasion d'une journée de débats et de discours au Zénith de Paris qui est aussi l'occasion pour le premier syndicat français de célébrer sa bonne "forme" et d'exprimer sa "fierté".

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"Nous pouvons être fiers de ce que nous avons construit durant ces 11 années à militer ensemble", a déclaré dans son discours d'ouverture M. Berger, qui était devenu secrétaire général en novembre 2012.

La CFDT n'est "pas parfaite mais elle est en forme. Ensemble nous sommes devenus la première organisation syndicale ! (en 2018, NDLR) Nous assumons le leadership dans le monde syndical", s'est-il félicité devant quelque 2.700 militants.

M. Berger a évoqué les "46.000" adhérents qui ont rejoint la CFDT depuis le mois de janvier (pour 612.000 adhérents fin 2022), à la faveur d'un conflit social contre la réforme des retraites qui a redonné du souffle au syndicalisme.

Celui qui a pu apparaître comme le premier opposant à Emmanuel Macron a défendu dans son discours la "ligne" de la CFDT, consistant à "rechercher le compromis" sans "baisser la tête lorsqu'on essaye de nous marcher dessus".

"Le débat sur les retraites n'a pas fait exception", a-t-il dit en égratignant au passage, sans le nommer, le président de la République: "Pour décrédibiliser notre action, certains ont tenté de nous faire un procès en irresponsabilité. Alors je le répète ici pour la dernière fois: c'est un faux procès".

Agée de 46 ans, Marylise Léon était depuis 2018 la numéro deux de M. Berger, en charge de dossiers stratégiques comme l'assurance-chômage et les relations intersyndicales. Elle est la deuxième femme à prendre la tête de la Confédération, après Nicole Notat, qui l'a dirigée de 1992 à 2002.

Sur la ligne, elle incarne une forme de continuité par rapport à Laurent Berger, qui dit avoir convenu avec elle depuis au moins un an et demi de lui transmettre le témoin en juin 2023, même s'il n'en a fait l'annonce officielle et publique que le 19 avril.

- "Elle est prête" -

"Elle est prête. Elle a eu le temps de composer ses équipes qui sont pour une part les mêmes (...) C'est quelqu'un de bien, qui a du caractère, qui ne va pas se laisser bouffer tous les matins", la décrit-il auprès de l'AFP.

Les deux dirigeants ont été reçus vendredi à Matignon par Elisabeth Borne, l'occasion de "faire une prise de contact" selon Mme Léon.

Le contraste est frappant avec la tumultueuse succession de Philippe Martinez, lors du 53e Congrès de la CGT en mars: celle qu'il avait choisie pour prendre sa suite, Marie Buisson, a dû affronter la candidature de Céline Verzeletti, et a finalement dû s'effacer devant Sophie Binet, apparue comme une candidature de rassemblement.

Lors de sa dernière manifestation comme leader syndical, le 6 juin, M. Berger s'est dit "très serein, (...) très heureux d'être à côté de Marylise et de lui passer le flambeau", même s'il a fait part d'un brin de "mélancolie".

Marylise Léon et son numéro deux, Yvan Ricordeau, seront élus à la mi-journée par les 42 membres du bureau national.

L'après-midi sera consacrée aux enjeux du développement syndical, avant une double conclusion de Marylise Léon puis de Laurent Berger.

Si cette dernière prend les rênes d'une CFDT en ordre de marche, elle sera sur le plan personnel mise au défi d'imprimer sa marque à la suite de Laurent Berger, et face à la charismatique nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

Représentante de la CFDT au sein de l'intersyndicale qui a mené la bataille contre la réforme des retraites, Marylise Léon aura sans doute à cœur que sa centrale reprenne davantage d'autonomie, cette page étant pour l'essentiel tournée.

"L'intersyndicale, ce n'est pas l'alpha et l'oméga de l'action CFDT. On assume d'être premier et d'avoir nos propres revendications. Quand on peut travailler avec d'autres, c'est bien. Ce n'est pas une obligation, clairement", a-t-elle déclaré récemment à l'AFP.

J.Bondarev--CPN