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Que se passerait-il si la Cour suprême des Etats-Unis annulait le droit à l'avortement?
Que se passerait-il si la Cour suprême des Etats-Unis annulait le droit à l'avortement? / Photo: Stefani Reynolds - AFP

Que se passerait-il si la Cour suprême des Etats-Unis annulait le droit à l'avortement?

Que se passerait-il si la Cour suprême des Etats-Unis annulait le droit à l'avortement? L'extraordinaire fuite d'un projet de décision de la Cour suprême plonge le pays, pour la première fois en 50 ans, dans ce scénario.

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- A chaque Etat de décider -

Si la plus haute juridiction venait à annuler la jurisprudence "Roe versus Wade", qui fonde le droit à l'avortement aux Etats-Unis depuis les années 1970, comme le laisse entendre un document révélé par Politico, le pays reviendra à la situation d'avant 1973 quand chaque Etat était libre d'interdire ou d'autoriser l'avortement.

26 Etats conservateurs, pour la plupart dans le centre et le sud du pays comme le Wyoming, le Tennessee ou la Caroline du Sud sont prêts à interdire l'avortement purement et simplement.

Ces dernières années, nombre d'entre eux ont en effet multiplié les lois restrictives, forçant de nombreuses cliniques à mettre la clé sous la porte, si bien que, dans six d'entre eux, il n'en reste qu'une seule.

Ces derniers mois, le Texas et l'Oklahoma ont aussi interdit les avortements dès six semaines de grossesse.

- 1.000 km pour avorter -

Peu de pays présentent des écarts géographiques aussi marqués sur la question.

Selon un calcul de la Myers Abortion Facility, avec cette potentielle décision de la Cour suprême, une femme résidant en Louisiane pourrait avoir à voyager plus de 1.000 kilomètres pour trouver une clinique proposant des avortements.

A l'inverse, l'avortement est très accessible dans les Etats progressistes des côtes, comme la Californie ou New York, qui ont promis de devenir des refuges pour les femmes ne pouvant pas avorter dans l'Etat dans lequel elles résident.

Plusieurs entreprises, dont le géant Amazon, ont aussi promis d'aider financièrement ses employées qui devraient voyager pour avorter.

- Des élections en novembre -

A 189 jours des élections législatives de mi-mandat, les "midterms", cette éventuelle décision de la Cour pourrait changer le paysage politique américain comme jamais auparavant, accentuant des divisions très marquées sur le plan idéologique et culturel.

Le président américain Joe Biden a clairement indiqué mardi qu'il mènerait la bataille pour le droit à l'avortement.

"Je crois que le droit des femmes à choisir est fondamental", a-t-il rappelé dans un communiqué, appelant les électeurs à "choisir des candidats favorables" au droit d'avorter lors du scrutin de novembre, au cours desquelles le camp au pouvoir est traditionnellement défait.

"Les droits de 100 millions de femmes dépendent de votre vote", a aussi souligné le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer.

- Changer les règles du Congrès? -

Joe Biden et Chuck Schumer espèrent par ces élections élargir la majorité des démocrates au Sénat, aujourd'hui trop étroite pour leur permettre d'adopter une loi fédérale sur l'avortement qui s'appliquerait à tous les Etats.

La seule autre option dont les défenseurs du droit à avorter disposent actuellement serait de modifier les règles du Sénat pour abaisser le nombre de voix nécessaires pour faire passer une telle loi.

Mais les républicains et une poignée d'élus du camp de Joe Biden s'opposent à ce scénario pour le moment.

Le chef des démocrates au Sénat a malgré tout promis mardi un vote prochain sur la légalisation de l'avortement.

"Chaque Américain va pouvoir voir de quel côté chaque sénateur se positionne", a-t-il promis, alertant sur la possibilité que "nos enfants aient moins de droits que leurs parents".

- D'autres droits menacés ? -

C'est aussi la crainte formulée par Joe Biden mardi.

Le président américain a estimé que l'argumentaire déroulé par la Cour suprême américaine dans un projet de décision sur le droit à l'avortement allait "bien au-delà" de l'IVG et remettait potentiellement en cause "toute une série" d'autres droits.

Le dirigeant démocrate a cité le droit à la contraception ou le mariage entre personnes du même sexe comme pouvant être remis en cause par un "changement fondamental" de doctrine de la plus haute juridiction américaine.

A.Leibowitz--CPN