Coin Press - USA: la situation de l'emploi mitigée en août

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USA: la situation de l'emploi mitigée en août
USA: la situation de l'emploi mitigée en août / Photo: Frederic J. BROWN - AFP

USA: la situation de l'emploi mitigée en août

Taux de chômage en baisse, créations d'emplois en hausse, mais moins qu'attendu: le marché du travail aux Etats-Unis poursuit sa lente érosion, à deux mois de l'élection présidentielle et alors que la Fed s'apprête à abaisser les taux pour éviter une flambée du chômage.

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Le taux de chômage a comme attendu légèrement reculé, à 4,2% contre 4,3% en juillet, selon les chiffres publiées vendredi par le département du Travail.

Par ailleurs, 142.000 emplois ont été créés, secteurs privé et public confondus, dans les secteurs de la construction et de la santé notamment, en hausse par rapport aux 114.000 de juillet, mais moins qu'attendu.

En outre, les créations d'emplois des deux mois précédents ont été révisés à la baisse, et, au total, ce sont 86.000 emplois de moins qu'annoncés qui ont été créés, après une importante révision à la baisse, déjà, des créations d'emplois de 2023 et début 2024.

Le président Joe Biden a cependant salué la bonne santé du marché de l'emploi: "grâce à notre travail pour sauver l'économie, près de 16 millions de nouveaux emplois ont été créés", depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2021.

Car le sujet pèsera lourd dans le choix des électeurs, appelés à voter le 5 novembre entre la vice-présidente démocrate Kamala Harris, et l'ancien président républicain Donald Trump.

Ce dernier n'a pas manqué de taper sur sa concurrente: "les signaux d'alerte clignotent alors que l'économie de Kamala continue de s'affaiblir", a-t-il commenté dans un communiqué.

- "Embauches plus lentes" -

Ces données mitigées ont perturbé la Bourse de New York, qui peinait à trouver une direction vendredi peu après l'ouverture.

Nancy Vanden Houten, économiste pour Oxford Economics, n'y voit toutefois "pas de raison de paniquer".

"Une baisse indéniable et généralisée des embauches est désormais en cours", a commenté Ian Shepherdson, président et chef économiste de Pantheon Macroeconomics, dans une note.

Car les inquiétudes grandissent, quant à la situation de l'emploi pour les mois à venir, après deux années de croissance de l'emploi particulièrement forte, avec un taux de chômage au plus bas.

Les embauches ont été "plus lentes que la normale après deux années de croissance démesurée", avait souligné jeudi Nela Richardson, cheffe économiste de la firme de services aux entreprises ADP, qui publie avec Stanford Lab une enquête mensuelle sur l'emploi privé.

C'est pour éviter de voir la situation se dégrader trop fort que la Banque centrale américaine (Fed) a signalé son intention de commencer à baisser ses taux lors de sa prochaine réunion, les 17 et 18 septembre.

L'institution les avait relevés pour lutter contre l'inflation en ralentissant l'activité économique.

A ce stade, le taux de chômage a certes augmenté, mais "reste relativement faible par rapport aux normes historiques", a ainsi estimé le président de la Fed de New York, John Williams, lors d'un discours vendredi.

"Une partie de cette augmentation reflète un ralentissement du marché du travail qui était auparavant en surchauffe", mais aussi une hausse du nombre de travailleurs, plutôt qu'un nombre élevé de licenciements, a-t-il ajouté.

- "Plus pointilleuses" -

De nombreux signaux, cependant, tendent à montrer que la situation se détériore.

Le président de la Fed d'Atlanta, Raphael Bostic, a ainsi déclaré mercredi qu'après avoir concentré son attention sur l'inflation pendant trois ans, il accorde désormais autant d'importance à la situation de l'emploi qu'à la hausse des prix.

Le nombre de postes vacants est ainsi tombé fin juillet à son plus bas niveau depuis janvier 2021, avant que le pays ne connaisse une importante pénurie de main d'oeuvre, avait montré mercredi l'enquête JOLTS publiée par le département du Travail.

Une enquête de la Fed réalisée au cours de l'été a montré que certaines régions des Etats-Unis observent un ralentissement du marché du travail, avec des employeurs plus sélectifs et, par conséquent, des candidats qui mettent plus de temps à trouver un emploi.

Un employeur du Minnesota (Nord) avait par exemple signalé "que de nombreuses entreprises deviennent beaucoup plus pointilleuses" quant aux personnes qu'elles embauchent.

M.Mendoza--CPN