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Le Club Med remanie son état-major sur fond de tensions avec son actionnaire
Le Club Med remanie son état-major sur fond de tensions avec son actionnaire / Photo: STEPHANE DE SAKUTIN - AFP/Archives

Le Club Med remanie son état-major sur fond de tensions avec son actionnaire

Fleuron du tourisme français, le Club Med, en quête d'un nouveau partenaire financier, a annoncé mercredi un organigramme remanié pour préparer une "nouvelle phase de développement", sur fond de tensions internes avec l'actionnaire chinois Fosun.

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Cette nouvelle organisation doit permettre au groupe de tourner la page de plusieurs mois de remous entre le dirigeant Henri Giscard d'Estaing et Fosun, actionnaire majoritaire depuis 2015, liés à l'éviction de Michel Wolfovski, bras droit du patron français au Club Med depuis près de trente ans.

Les fonctions que Michel Wolfovski assurait jusque-là seront réparties à partir du 1er novembre entre trois directeurs généraux délégués: Gino Andreetta, Gregory Lanter et Andrew Xu. Tous trois seront également mandataires sociaux.

En parallèle, deux autres cadres de l'équipe d'Henri Giscard d’Estaing, Sylvie Brisson et Anne Browaeys, voient aussi leurs fonctions élargies.

Dans le communiqué, M. Giscard d'Estaing salue des dirigeants "tous respectés, engagés et expérimentés".

Fin juillet, il avait ouvertement affiché dans un courrier interne son opposition à la décision de Fosun d'exiger le départ de Michel Wolfovski, alimentant les spéculations d'une reprise en main du Club par le conglomérat chinois, majoritaire au capital.

"Je voudrais remercier chaleureusement Michel Wolfovski (...) pour sa contribution essentielle à la période de transformation du Club Med, grâce à son engagement et sa vision stratégique", salue-t-il mercredi dans le communiqué.

"Son départ intervient au moment où le Club Med recueille les fruits de cette stratégie avec des résultats record et un parc de +resorts+ qui n'aura jamais été aussi beau en 75 ans d'histoire", poursuit-il, alors que l'entreprise a publié début septembre un chiffre d'affaires semestriel en hausse, à 1,15 milliard d'euros.

Michel Wolfovski, entré au Club Med en 1998, a selon le média La Lettre perdu un bras de fer avec le président de Fosun, refusant que la direction financière rapporte directement au groupe chinois.

Son éviction a alimenté les inquiétudes d'une reprise en main du Club par Fosun, notamment chez les syndicats.

Le groupe chinois s'en est défendu, assurant à ujne journaliste de l'AFP cet été avoir "toujours considéré le Club Med comme un trésor français" et qu'il continuerait "à maintenir et à respecter ses racines françaises".

- 2030 -

La nouvelle organisation, "sur proposition d'Henri Giscard d'Estaing et en accord avec son actionnaire Fosun", permet de donner du galon à deux proches du patron français tout en satisfaisant l'actionnaire chinois, analyse une source proche du dossier.

"Il y a des quadras, une tranche d'âge de relève, ils sont dans le groupe depuis longtemps", décrypte cette source, estimant que leur nomination est un "signe d'apaisement de la part de Fosun" et une façon pour le PDG de préparer sa suite.

Si Fosun ne souhaite pas le départ d'Henri Giscard d'Estaing, l'âge du dirigeant, qui va vers ses 68 ans, incite toutefois l'actionnaire à penser à sa succession.

En attendant, celui qui dirige le Club Med depuis 1997 sera aux manettes du prochain projet stratégique, "Club Med 2030", aux côtés du directeur marketing Quentin Briard.

"Dans un environnement macro-économique et géopolitique incertain, il est nécessaire d’être agiles et efficaces pour saisir toutes les opportunités, faire face aux nombreux défis et consolider notre position de champion mondial français", estime le PDG.

Cette clarification de gouvernance devrait permettre au groupe d'avancer dans les discussions avec de nouveaux partenaires, alors qu'il cherche à ouvrir son capital.

Deux candidats sont en lice et l'opération devrait intervenir dans les mois qui viennent, a-t-on appris de source syndicale.

Selon BFM Business, CapitalLand, un fonds d'investissement basé à Singapour et détenu à 40% par le fonds souverain Temasek, est sur les rangs, face à une offre commune portée par le fonds luxembourgeois CVC et Bpifrance.

"Quels que soient les aléas du processus, Bpifrance sera dans le pool du fonds minoritaire qui prendra une participation. (Club Med), c'est un actif français qui doit être dirigé par un français et Bpifrance le garantira", a assuré aux Echos une source proche de la banque publique.

Sollicité par l'AFP, Bpifrance n'a pas souhaité commenter cette information.

C.Peyronnet--CPN