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Les intempéries ramènent les vendanges françaises 2024 à des niveaux historiquement bas
Les intempéries ramènent les vendanges françaises 2024 à des niveaux historiquement bas / Photo: FRANCOIS NASCIMBENI - AFP

Les intempéries ramènent les vendanges françaises 2024 à des niveaux historiquement bas

Affectée tantôt par les précipitations, la sécheresse, ou le gel tardif, la production viticole 2024 en France est attendue en recul de 23% sur un an, à un volume proche des niveaux historiquement bas de 2017 et 2021.

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Au 1er novembre, la récolte 2024 était estimée à 36,9 millions d'hectolitres, ce qui devrait permettre à l'Italie de redevenir cette année le premier producteur mondial.

Pour la France, cela représente un recul de 17% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, selon la nouvelle estimation publiée vendredi par le ministère de l'Agriculture.

Tous les types de vins sont concernés, notamment en Bourgogne, Beaujolais et Champagne, ainsi que les vins destinés aux eaux-de-vie (en repli de 36% après une récolte exceptionnelle en 2023).

Ces projections ont encore été revues à la baisse, puisqu'en septembre les services de la statistique et de la prospective du ministère prévoyaient un repli de 18% sur un an.

L'année 2024 a été caractérisée par des précipitations depuis le printemps et jusqu'aux vendanges et des problèmes sanitaires qui ont réduit les volumes.

Dans de nombreux vignobles, la floraison s'est faite dans des conditions fraîches et humides, entraînant la coulure (chute de fleurs et jeunes baies) ainsi que le millerandage (baies trop petites). A cela s'ajoutent des pertes dues au gel au printemps, au mildiou et à la grêle en été.

Selon le ministère, en Champagne, la production serait inférieure de 46% à l'an passé et de 31% à la moyenne quinquennale, entre déficit d'ensoleillement, gelées printanières et excès de précipitations.

En Languedoc-Roussillon - première région viticole française en volume - elle serait inférieure de 9% à celle de l'an dernier, avec par endroits une sécheresse récurrente qui a affaibli les ceps, et ailleurs le mildiou, favorisé par d'importantes précipitations en début d'été.

La récolte de l'ensemble Bourgogne-Beaujolais serait inférieure de 38% à celle, élevée, de 2023, le mildiou ayant occasionné des pertes notamment en Côte d'Or et des précipitations excessives dans le Beaujolais.

- "problème structurel" -

Dans le Bordelais, entre la réduction des surfaces viticoles, les épisodes de coulure, millerandage, mildiou et grêle, la récolte devrait baisser de 12% après une année 2023 déjà en recul.

En Alsace, elle reculerait de 13% en raison d'une floraison difficile et d'attaques de mildiou. En Val de Loire, elle baisserait de 29%. Dans le Sud-Ouest, la récolte devrait être inférieure à celle, déjà réduite, de 2023, tandis que dans le Sud-Est, elle s'annonce à -11%, avec millerandage, gel tardif et mildiou qui ont touché surtout la Provence.

Ces chiffres sont publiés au moment où les représentants des agriculteurs, viticulteurs inclus, s'apprêtent à lancer un nouveau mouvement de protestation pour défendre leurs revenus.

Si ces prévisions se confirmaient, l’Italie devrait ainsi reprendre à la France la place de premier producteur mondial qu’elle lui avait ravie en 2023.

Les vendanges italiennes pour 2024 devraient atteindre 41 millions d’hectolitres, en hausse de 7% sur un an, mais en repli de 12,5% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, selon l’estimation publiée fin septembre par l’Assoenologi et l’Union Italienne des Vins (UIV). Ces chiffres ne seront pas actualisés avant mars 2025, a indiqué vendredi à l’AFP un responsable de l’UIV.

Les volumes "estimés restent loin de la moyenne des dernières années, mais suffiront probablement à dépasser la France (…) et à reconquérir la première place mondiale. Une maigre consolation vu la complexité de la période pour le secteur", indiquait en septembre l'UIV, évoquant un "problème climatique désormais structurel".

Le directeur de l’UIV, Lamberto Frescobaldi, a souligné vendredi auprès de l'AFP les "fortes disparités" entre régions, "comme l’Italie centrale, où l’on a beaucoup produit, et d’autres dans lesquelles la sécheresse ou les autres événements climatiques extrêmes se sont fait sentir".

S.F.Lacroix--CPN