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Le gouvernement Trump fait marche arrière sur une mesure budgétaire choc
Le gouvernement Trump fait marche arrière sur une mesure budgétaire choc / Photo: Mandel NGAN - AFP

Le gouvernement Trump fait marche arrière sur une mesure budgétaire choc

Le gouvernement de Donald Trump, qui veut contrôler étroitement l'appareil d'Etat, a dû faire marche arrière sur une mesure choc de gel des aides publiques fédérales, dans une grande confusion.

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Le point de départ est un mémo publié tard lundi soir par la Maison-Blanche, demandant aux ministères et agences fédérales de geler une partie des dépenses "d'assistance" -- subventions et allocations notamment -- et d'en faire une revue d'ensemble afin de s'assurer de leur conformité avec "les priorités présidentielles".

Cela concernait potentiellement des centaines, voire des milliers de milliards de dollars irriguant tout le pays, et bénéficiant aux personnes âgées, aux familles démunies ou encore aux anciens combattants.

L'Office du budget rattaché à l'exécutif américain a envoyé à tous les ministères et à toutes les agences fédérales une note indiquant que ce premier mémo n'était plus valide.

La porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a elle assuré que le projet initial du président, à savoir interrompre les financements qui ne répondent pas à ses priorités, restait "totalement en vigueur".

Elle a indiqué que la marche arrière sur les instructions données lundi par l'Office du budget visait à "mettre fin à toute confusion" née d'une décision prise mardi par un juge fédéral.

L'opposition démocrate s'est immédiatement saisie de ces multiples rebondissements.

- "Incompétence" -

"L'incompétence en pleine lumière", a dénoncé l'élue démocrate Jasmine Crockett sur X, ajoutant: "Cela fait seulement neuf jours au pouvoir pour cet idiot qui a déjà occupé le poste pendant quatre ans et qui n'a toujours aucune idée de la manière dont le gouvernement, la loi ou la Constitution fonctionnent".

La mesure sur les aides publiques avait ainsi été suspendue dès mardi par une juge fédérale.

Il s'agit du premier écueil pour Donald Trump, qui depuis son investiture le 20 janvier accumule à un rythme étourdissant les décrets et décisions marqué jusqu'ici par une avalanche de décrets dont beaucoup ont été attaqués en justice, au motif que le président républicain outrepassait les pouvoirs qui lui sont conférés.

La marche arrière sur le gel des aides fédérales vient troubler une journée pendant laquelle Donald Trump a prévu de ratifier solennellement la première loi votée depuis son investiture, un texte anti-immigration, et de prendre de nouveaux décrets, visant en particulier la sensibilisation au racisme à l'école et les manifestants pro-palestiniens.

Le républicain devait apposer à 14h00 locale (20h00 GMT) sa signature sur la loi "Laken Riley", du nom d'une étudiante infirmière de 22 ans.

Elle a été tuée en février 2024 en Géorgie (sud-est) pendant son footing matinal par un ressortissant vénézuélien en situation irrégulière.

José Antonio Ibarra, 26 ans, avait été arrêté avant ce meurtre pour un vol à l'étalage. Il a depuis été condamné à une peine de prison à perpétuité incompressible.

La nouvelle loi requiert la détention automatique par les forces de l'ordre fédérales de migrants en situation irrégulière qui ont été condamnés ou inculpés pour certains délits - allant du vol à l'étalage à des violences contre un policier.

- Immigration -

Ce texte, voté par le Congrès seulement deux jours après l'investiture, est considéré par la Maison Blanche comme emblématique de l'une des grandes promesses de campagne de Donald Trump, à savoir mettre fin à l'immigration clandestine.

Les deux chambres du Congrès sont contrôlées par les républicains, mais certains élus démocrates ont apporté leurs voix au texte.

Le nom de Laken Riley était devenu un cri de ralliement pendant la campagne du milliardaire de 78 ans, qui a utilisé pendant ses meetings une rhétorique très violente, en jugeant par exemple que l'arrivée de migrants sans papiers "empoisonnait le sang" des Etats-Unis.

Selon sa porte-parole Karoline Leavitt, interrogée par Fox News, Donald Trump doit aussi signer mercredi un texte qui supprimera les subventions aux écoles enseignant "la théorie critique de la race".

Ce concept, qui désigne au départ un courant de recherche, est utilisé de manière péjorative par les conservateurs pour attaquer les enseignements de sensibilisation au racisme.

La presse américaine rapporte que le républicain va aussi prendre mercredi un décret visant les étudiants et ressortissants étrangers ayant participé à des manifestations pro-palestiniennes après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

U.Ndiaye--CPN