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Statu quo sur les taux d'intérêt aux Etats-Unis, Trump lâche ses coups
Statu quo sur les taux d'intérêt aux Etats-Unis, Trump lâche ses coups / Photo: WIN MCNAMEE - GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives

Statu quo sur les taux d'intérêt aux Etats-Unis, Trump lâche ses coups

La banque centrale américaine (Fed) a maintenu ses taux inchangés mercredi, déclenchant les foudres du président Donald Trump qui voulait les voir diminuer "immédiatement".

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A l'issue de deux jours de réunion - la première sous le nouveau mandat du républicain -, la Fed a décidé à l'unanimité mercredi de laisser ses taux d'intérêt dans la même fourchette, entre 4,25% et 4,50%.

L'institution n'a pas besoin "d'agir dans la précipitation" et d'abaisser davantage ses taux alors que l'économie des Etats-Unis, et tout particulièrement son marché de l'emploi, restent solides, a estimé le président de la Fed, Jerome Powell, en conférence de presse.

La réaction du chef de l'Etat, qui avait "exigé" la semaine dernière que les "taux d'intérêt baissent immédiatement", ne s'est pas fait attendre.

Utilisant un diminutif de Jerome, Donald Trump a écrit sur son réseau social Truth Social que "Jay Powell et la Fed ont échoué à stopper les problèmes qu'ils ont créés avec l'inflation".

"Si la Fed avait passé moins de temps sur les politiques antidiscriminations, l'idéologie de genre, l'énergie +verte+ ou le pseudo-changement climatique, l'inflation n'aurait jamais été un problème. Au lieu de ça, nous avons subi la pire inflation de notre histoire", a affirmé le président américain, qui cite inlassablement ces sujets comme des épouvantails.

Les Etats-Unis ont connu un pic d'inflation mi-2022, avec des prix augmentant de 9,5% en rythme annuel selon l'indice CPI, un niveau qui n'avait plus été observé depuis le début des années 80.

Le pays a toutefois traversé des périodes où les hausses de prix étaient plus marquées: jusqu'à 14,5% en rythme annuel en avril 1980 et même près de 20% en rythme annuel en mars 1947 après la Seconde Guerre mondiale.

Pour juguler l'inflation post-pandémie de Covid-19, la Fed avait relevé ses taux jusqu'à une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50%, renchérissant le coût des crédits pour les entreprises et les particuliers.

Face à l'accalmie sur les prix, la banque centrale a commencé en septembre 2024 à baisser ses taux: trois fois en trois réunions, pour un total d'un point de pourcentage.

Le statu quo de mercredi met fin à ce cycle.

- "Attendre" -

Lors de la conférence de presse, M. Powell a refusé de "répondre ou commenter d'une manière ou d'une autre" les précédentes déclarations de Donald Trump.

Interrogé pour savoir si la Fed prenait en compte le potentiel inflationniste de mesures voulues par Donald Trump (surtaxes douanières, baisses d'impôts, expulsions massives de sans-papiers, dérégulation), M. Powell a répondu que la Fed souhaitait "attendre" de voir quelle politique serait effectivement menée avant de jauger de son impact potentiel.

M. Powell était devenu président de la Fed en 2018, après que M. Trump l'eut proposé à ce poste sous son premier mandat.

La décision de la Fed avait été largement anticipée par les marchés. Son annonce n'a d'ailleurs quasiment pas eu d'impact à Wall Street, où la conférence de presse de M. Powell n'a pas suscité de mouvements inattendus.

La Bourse de New York a clôturé en baisse, portant son attention sur les résultats trimestriels des géants américains de la tech.

"Tous les regards vont désormais se détourner de la Fed et se diriger vers les conséquences économiques des politiques du nouveau gouvernement", a estimé dans une note Thomas LaSalvia, analyste pour Moody's.

Selon ses statuts, la Réserve fédérale doit chercher, via ses taux, en permanence un équilibre pour que l'économie soit la plus proche du plein emploi possible, avec une inflation stable et modérée.

En l'absence de signe de faiblesse du marché du travail, elle n'est pas pressée de baisser davantage ses taux d'intérêt pour donner un coup de fouet à l'activité économique.

L'exécutif américain propose les candidats aux postes les plus élevés de la Fed, mais il n'a pas la possibilité de mettre fin prématurément à leurs fonctions, une condition nécessaire pour préserver l'indépendance de l'institution vis-à-vis du pouvoir politique.

U.Ndiaye--CPN