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Bétharram : la Ciivise demande un audit des systèmes d'alerte dans les lieux accueillant des enfants
Bétharram : la Ciivise demande un audit des systèmes d'alerte dans les lieux accueillant des enfants / Photo: Emmanuel Dunand - AFP

Bétharram : la Ciivise demande un audit des systèmes d'alerte dans les lieux accueillant des enfants

"Bétharram n'est pas un cas unique" : la Commission indépendante sur les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a demandé mercredi un audit global sur les dispositifs d'alerte existants dans les établissements accueillant des enfants après les révélations de violences commises au sein de l'établissement catholique.

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Le collège-lycée de Notre-Dame-de-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) est au cœur d'une vaste enquête sur des violences, agressions sexuelles et viols dénoncés par plus d'une centaine de plaignants pour des faits qui auraient été commis entre les années 1970 et 1990. Une enquête a été ouverte par le parquet de Pau.

"La commission apporte son total soutien aux personnes qui ont subi ces violences et ont rencontré autour d'elles déni, minimisation et silence administratif et judiciaire", écrit la Ciivise dans son communiqué.

Cette Commission indépendante, chargée de conseiller le gouvernement sur la lutte contre la pédocriminalité, rappelle avoir préconisé "dès 2023 que le dispositif de remontées systématique d'alertes en cas de violences sexuelles dans les établissements sportifs soit étendu pour tous les lieux qui accueillent les enfants".

Elle demande au gouvernement "qu'une mission d'inspection soit lancée pour faire la lumière sur tous les dispositifs d'alerte existants, dans tous les établissements accueillant des enfants, que ce soit dans les structures scolaires et périscolaires, sportives, culturelles, cultuelles".

Il faut, insiste-t-elle, "instaurer les bonnes pratiques garantissant la sécurité des enfants: aucun lieu ne devrait être dispensé de règles spécifiques fermes concernant ces violences ni laissé au bon vouloir de son encadrement professionnel ou bénévole".

Le scandale Bétharram éclabousse le Premier ministre, François Bayrou, dont plusieurs des enfants ont été scolarisés dans le passé dans cette institution béarnaise et où son épouse a enseigné le catéchisme.

Celui qui a été ministre de l'Education de 1993 à 1997 a déclaré n'avoir "jamais été informé" dans le passé des agressions sexuelles et viols dont sont soupçonnés des membres de l'établissement sous contrat entre les années 1970 et 1990. Devant l'Assemblée nationale, mardi, il a encore affirmé n'être "jamais" intervenu, "ni de près ni de loin", auprès de la justice et a contre-attaqué en visant le gouvernement de Lionel Jospin, au pouvoir à la fin des années 1990.

- "Pas de réponse" -

La Ciivise, instance mise en place en mars 2021 dans le sillage de la publication du livre de Camille Kouchner, "La Familia grande", déplore également que les 82 recommandations remises au gouvernement en novembre 2023 n'aient "pas reçu de réponse à ce jour".

Lors d'une réunion interministérielle fin 2023, le gouvernement d'alors avait écarté d'emblée 17 de ces préconisations, en avait accepté 41 et demandé des travaux supplémentaires sur 24.

"Aujourd'hui en France, les violences sexuelles envers les enfants se produisent et aucune politique publique n'est encore instituée pour y faire face", déplore cette commission composée d'experts.

Selon l'instance, 160.000 mineurs sont victimes de violences sexuelles chaque année en France.

Invité sur Sud Radio mercredi matin, le député LFI Paul Vannier a réitéré pour sa part sa demande de création d'une "commission d'enquête sur le contrôle des écoles privées sous contrat".

Cette commission, dont la création doit être débattue mercredi en commission à l'Assemblée nationale, "vise à garantir que tous les élèves de France, y compris ceux qui sont scolarisés dans les établissements privés sous contrat soient protégés", a-t-il dit. Il faut "qu'ils aient la garantie qu'il y ait des inspecteurs qui viennent observer qu'ils sont en bonne santé, bien accueillis et qu'aucune violence n'est faite sur eux".

M.Anderson--CPN