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Motion de censure contre le gouvernement après la pire catastrophe ferroviaire en Grèce
Motion de censure contre le gouvernement après la pire catastrophe ferroviaire en Grèce / Photo: Angelos TZORTZINIS - AFP

Motion de censure contre le gouvernement après la pire catastrophe ferroviaire en Grèce

Le Parlement se prononce vendredi sur une motion de censure soumise par l'opposition de gauche contre le gouvernement conservateur pour sa gestion de la pire catastrophe ferroviaire en Grèce, qui continue, deux ans après, de susciter l'émoi du pays.

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Le parti de droite Nouvelle Démocratie du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis reconduit au pouvoir quelques mois après ce drame pour un nouveau mandat de quatre ans, dispose de 156 députés sur 300 sièges du Parlement, une majorité suffisante pour survivre à cette motion.

Depuis trois jours les élus de la majorité gouvernementale et ceux de l'opposition ont croisé le fer lors de débats houleux. Les partis de gauche accusent le gouvernement de "dissimulation" des véritables causes de l'accident ferroviaire du 28 février 2023 qui continue de provoquer une vive émotion dans le pays.

Le vote de la motion de censure est attendu vendredi soir.

Plus de 3.000 élèves et étudiants, selon la police, ont commencé à manifester vendredi en début d'après-midi dans le centre d'Athènes, bouclé à la circulation. "Aucune dissimulation", "Pour respirer, on va les renverser", était inscrit sur une banderole.

Le syndicat communiste Pame a également appelé à un rassemblement en fin d'après-midi.

Il y a une semaine, plus de 300.000 personnes avaient manifesté à travers le pays, à l'occasion du deuxième anniversaire du pire accident ferroviaire en Grèce, l'une de plus grande mobilisation vue dans le pays ces dernières années.

La collision frontale des deux trains a été suivie d'un énorme incendie dont les causes n'ont pas été éclaircies, ce qui alimente la controverse.

"Un carburant inconnu" serait à l'origine de "l'énorme boule de feu" qui a tué plusieurs survivants après la collision, selon un rapport d'expetrs publié récemment.

- Polémique -

Une commission parlementaire, constituée mercredi, doit enquêter sur les responsabilités pénales éventuelles d'un ancien secrétaire d'Etat accusé d'avoir autorisé le nettoyage rapide du site de l'accident, entraînant la perte de preuves essentielles pour la justice.

Quarante personnes au total ont été poursuivies jusqu'ici, mais aucune n'a encore été jugée.

L'accident a été imputé à la vétusté du réseau ferroviaire et à "l'erreur" du chef de gare de Larissa, inculpé pour "homicides par négligence". Selon des médias, il avait été muté à ce poste sans avoir les compétences requises.

Selon un sondage récent, la majorité des Grecs impute des "responsabilités pénales" à la classe politique.

"Face à un gouvernement arrogant et corrompu, la société a perdu sa confiance dans la Nouvelle Démocratie", a martelé au Parlement mercredi Nikos Androulakis, chef des socialistes du Pasok, principal parti d'opposition à l'origine de la motion de censure.

Jeudi, il a encore accusé le gouvernement "de mentir pour une tragédie qui a bouleversé la Grèce".

Le ministre adjoint au ministère de l'Economie, Nikos Papathanasis a accusé l'opposition "d'instumentaliser" l'affaire de Tempé dans le but de "renverser le gouvernement".

Pour sa part le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a reconnu "les lacunes chroniques de l'Etat", qui avec "des erreurs humaines fatales", ont provoqué ce drame.

"La tâche ardue de la modernisation des trains a effectivement été en retard", a-t-il souligné mercredi au Parlement.

C'est surtout la compagnie publique grecque OSE, chargée du réseau ferroviaire, qui est mise en cause.

L'entreprise d'exploitation du réseau Hellenic Train - achetée en 2017 par le groupe italien Ferrovie dello Stato Italiane (FS) dans le cadre d'un vaste programme de privatisations - se défend de ne gérer que le transport des passagers et du fret.

- Traumatisme -

Faisant allusion aux manifestations, M. Mitsotakis a appelé les Grecs à se méfier "des tribunaux populaires" et à avoir confiance dans la justice.

"Nous vivons deux ans après le traumatisme de Tempé un deuil commun que certains cercles cherchent à transformer en un sujet de division", a-t-il indiqué.

Il s'est dit confiant dans le rejet de la motion de censure grâce à son "groupe parlementaire solidement uni".

Une motion de censure similaire avait été rejetée l'année dernière.

P.Kolisnyk--CPN