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Nutri-Score: pour Foodwatch, le gouvernement devrait "suivre les recommandations scientifiques"
Nutri-Score: pour Foodwatch, le gouvernement devrait "suivre les recommandations scientifiques" / Photo: FRED TANNEAU - AFP/Archives

Nutri-Score: pour Foodwatch, le gouvernement devrait "suivre les recommandations scientifiques"

Le gouvernement, qui temporise dans la mise en place d'une nouvelle version de l'étiquetage nutritionnel Nutri-Score, devrait "suivre les recommandations scientifiques au lieu de n'écouter que les intérêts privés" des agro-industriels, a lancé vendredi l'association de consommateurs Foodwatch.

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La ministre de l'Agriculture Annie Genevard "se fait la porte-voix des arguments des lobbies laitiers et bloque une mesure de santé publique attendue et prête depuis un an", a déclaré Audrey Morice, chargée de campagne chez Foodwatch, dans un communiqué.

"C'est irresponsable", poursuit-elle, appelant "le gouvernement français à se ressaisir et à suivre les recommandations scientifiques au lieu de n'écouter que les intérêts privés".

La ministre de l'Agriculture, interrogée cette semaine au Sénat par Jean-Claude Anglars, élu LR de l'Aveyron (Occitanie), a assumé n'avoir "pas signé" un arrêté faisant entrer en vigueur un nouveau mode de calcul de cet étiquetage nutritionnel, plus sévère avec les produits transformés par l'industrie agroalimentaire.

Ce nouveau mode de calcul avait été avalisé par l'équipe gouvernementale "il y a déjà plus d'un an", a indiqué Mme Genevard.

"L'arrêté est à ma signature. Je n'ai pas encore signé. Je ne sais pas quelles sont mes marges de manœuvre pour en corriger les effets négatifs, mais croyez bien que je m'y intéresse de très près", a-t-elle déclaré au Sénat.

L'élue de la région du fromage Comté reproche à l'indicateur de donner une mauvaise note aux produits "remarquables" du terroir ou issus des "magnifiques salaisons françaises", fromage et charcuterie notamment.

"Le Nutri-Score ne dit pas qu'il ne faut pas consommer les produits, il rappelle que certains produits qui sont très gras, très sucrés, très salés, doivent être consommés en petites quantités, pas trop fréquemment", a récemment expliqué à l'AFP Serge Hercberg, professeur de nutrition et concepteur de cet étiquetage largement plébiscité par les spécialistes de la nutrition.

Il pointe que les "maladies liées à la nutrition", comme l'obésité, le cancer, les maladies cardio-vasculaires, le diabète ou l'hypertension, ont "un coût humain et également un coût social et un coût économique extrêmement important".

Dans une réaction transmise vendredi à l'AFP, il observe en outre que "la grande majorité des aliments traditionnels sont bien classés par Nutri-Score, seuls les fromages et les charcuteries sont classées dans les catégories D et E".

Ce, non pour dissuader d'en manger mais pour "rappeler aux consommateurs que, compte-tenu de leurs teneurs en sel et en acides gras saturés, ces aliments doivent être consommés en quantités et fréquences limitées", dit M. Hercberg, rappelant que "ce point est en parfaite phase avec les recommandations nutritionnelles de santé publique qui sont en vigueur auprès du grand public".

Pour M. Hercberg, la ministre de l'Agriculture "ne parle pas de compétences scientifiques ou d'intérêt de santé publique qui ont prévalu dans la mise à jour du Nutri-Score", "elle ne parle que de sa déception car les fromages et charcuteries, ces aliments qu'elle définit comme +remarquables+, même gras et salés, n'ont pas bénéficié d'une +correction+ (une revalorisation) avec une meilleure note au Nutri-Score".

La Commission européenne a réitéré récemment chercher une solution consensuelle d'étiquetage nutritionnel qui ne soit pas le Nutri-Score, auquel sont opposés de grands industriels, certains secteurs agricoles et le gouvernement italien.

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T.Morelli--CPN