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Taxes ou non? Une semaine d'atermoiements de Trump tend les acteurs économiques
Taxes ou non? Une semaine d'atermoiements de Trump tend les acteurs économiques / Photo: Jim WATSON - AFP

Taxes ou non? Une semaine d'atermoiements de Trump tend les acteurs économiques

Deux pas en avant, un pas en arrière. Donald Trump a soufflé le chaud et le froid durant une semaine où les retournements ont été nombreux sur les droits de douane visant le Canada et le Mexique, pour finalement en suspendre une part importante.

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En trois jours, les droits de douane de 25%, imposés début février et retardés un mois dans la foulée, sont devenus effectifs, avant d'être largement abandonnés, a priori jusqu'au 2 avril, date d'entrée en vigueur des droits de douane dits "réciproques".

Ces derniers visent à taxer les produits provenant d'un pays lorsqu'ils entrent aux Etats-Unis au même niveau que le sont les produits américains arrivant dans cet autre pays.

Les droits de douane devaient mettre la pression sur le Canada et le Mexique, auxquels Donald Trump reproche de n'en faire pas assez contre le trafic de fentanyl, un puissant opioïde à l'origine d'une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.

Une politique "surprenante" car "incroyablement autodestructrice", estime cependant le directeur des programmes économiques du CSIS, Philip Luck.

"Imposer 25% de droits de douane sur tous les produits provenant du Canada et du Mexique, c'est comme de la kryptonite pour l'économie", a-t-il ajouté.

Et pour cause: les flux commerciaux entre les trois pays nord-américains sont essentiels pour les Etats-Unis.

Les importations comme les exportations de biens et services depuis et vers le Canada et le Mexique représentent près de 25% du total, selon les données du département américain du Commerce.

- La Chine pas épargnée -

Pour justifier son recul, le président américain a expliqué vendredi vouloir "aider" ses voisins qui "commercent beaucoup avec nous", alors que "dans notre cas, c'est moins significatif".

Il a relancé dans la foulée les tensions avec le Canada, se disant prêt à imposer "dès aujourd'hui (vendredi, NDLR), ou attendre jusque lundi ou mardi", des taxes sur les produits laitiers et le bois d'oeuvre.

"Le Canada nous escroque depuis des années avec des taxes de 250% sur les produits laitiers et le bois d'œuvre, cela ne se reproduira plus. Nous allons leur imposer exactement le même tarif, à moins qu'ils ne l'abandonnent. C'est ce que la réciprocité", a-t-il ajouté.

Une constante se dégage malgré tout: alors que la situation relative aux pays nord-américains ne cesse de fluctuer, elle est restée particulièrement stable concernant la Chine.

Pékin a en effet subi deux hausses de dix points de pourcentage (pp) de droits de douane qui sont appliqués à ses produits entrant aux Etats-Unis, sans qu'aucune pause ni exemption n'ait été annoncée.

Cette politique représente "un taux effectif moyen de 30% sur les produits chinois", selon le président de l'Alliance industrielle américaine, Scott Paul.

La Maison Blanche a également mis fin à l'exemption de taxes profitant aux petits envois, dont ont largement profité ces dernières années les groupes chinois Shein et Temu.

- Tensions sur l'économie -

Pékin a aussitôt répondu, imposant des droits de douane sur une série de produits américains, ciblant particulièrement les produits agricoles provenant d'Etats ayant largement voté en faveur de Donald Trump.

La semaine à venir devrait ouvrir un nouveau front, avec l'entrée en vigueur mercredi de droits de douane de 25% sur toutes les importations américaines d'acier et d'aluminium, dont celles venant du Canada et du Mexique, deux importants fournisseurs.

A l'heure actuelle, les Etats-Unis appliquent des droits de douane sur "un peu moins de la moitié de leurs importations d'acier et d'aluminium", estime Scott Paul.

Sachant que des produits d'aciérie ou à base d'aluminium ne sont plus fabriqués aux Etats-Unis, l'inquiétude grandit du côté des entreprises et des industriels américains.

"Certains industriels reporteront leurs commandes" alors que d'autres "ont déjà commencé à augmenter leurs stocks", comme l'a mis en lumière la forte hausse du déficit commercial au mois de janvier.

Le déficit commercial au mois de janvier a en effet atteint son plus haut niveau depuis 1992, sous l'effet combiné d'importants achats d'or et d'anticipation des droits de douane.

Les atermoiements du président américain ont renforcé l'incertitude sur les marchés boursiers, Wall Street effaçant dans la semaine la plupart de ses gains depuis l'élection présidentielle, le 5 novembre, alors que la confiance des consommateurs et des entreprises pique du nez.

X.Wong--CPN