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Pouvoir d'achat: les députés jouent les prolongations
Pouvoir d'achat: les députés jouent les prolongations / Photo: Christophe ARCHAMBAULT - AFP

Pouvoir d'achat: les députés jouent les prolongations

Dernière ligne droite à l'Assemblée pour le paquet de mesures en faveur du pouvoir d'achat: après une semaine de débats épiques, les députés reprennent lundi après-midi l'examen du projet de budget rectifié, avec la remise carburant et la nationalisation d'EDF en tête de gondole.

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Les parlementaires s'apprêtent à siéger une longue nuit, quelque 375 amendements restant sur la table. Il s'agit d'achever cette première lecture, qui aurait dû se terminer dès vendredi soir dernier, et de passer le relais au Sénat dans les plus brefs délais.

Une mesure clé contre l'inflation devrait être avalisée sans encombre: le ministre de l'Economie Bruno Le Maire est prêt à augmenter temporairement de 18 à 30 centimes la remise sur le litre des carburants, dans un compromis avec les députés Les Républicains.

"La remise pourrait passer de 18 à 30 centimes d'euros en septembre et en octobre, puis passer à 10 en novembre et 10 en décembre", a détaillé le ministre samedi. Avec la remise de 20 centimes à la pompe annoncée par TotalEnergies, "vous auriez dans certaines stations services en France un carburant à 1,5 euro", seuil défendu par LR.

Le geste de Total, qui gère un tiers des stations services en France, aura "un effet sur la concurrence", a souligné le patron du groupe de droite Olivier Marleix lundi matin sur France Inter, se félicitant que les députés LR soient "utiles".

La menace, finalement écartée, d'une taxe sur les "superprofits" des grands groupes, qui était demandée par la gauche, le RN et mezzo voce par la droite et certains dans la majorité, a eu son effet, a-t-il aussi relevé.

M. Marleix défend encore un coup de pouce pour le carburant en zone rurale, ce à quoi M. Le Maire s'était dit sensible.

- Vote sur 9,7 milliards -

Autre gros morceau de la prochaine nuit: l'Assemblée doit valider le financement par l'Etat de la renationalisation à 100% d'EDF, une opération à 9,7 milliards d'euros destinée à sortir le groupe de production et fourniture d’électricité de son ornière financière et industrielle.

L'Etat détient déjà 84% d'EDF et a l'intention de lancer une offre publique d'achat (OPA) devant se terminer fin octobre.

Les oppositions de droite comme de gauche n'y sont pas hostiles mais posent leurs conditions quant à la réorganisation d'EDF et la politique énergétique.

Au menu encore: chèque de rentrée de 100 euros pour 8 millions de foyers, hausse du point d'indice des fonctionnaires, après ces derniers jours les votes d'une défiscalisation plus poussée des heures supplémentaires, du possible rachat par les entreprises des RTT, et encore de la suppression de la redevance audiovisuelle.

Dans le premier volet du paquet pouvoir d'achat, adopté vendredi au petit matin, figuraient les revalorisations des pensions et prestations sociales, la hausse du plafond de la "prime Macron" et aussi, dans un rare moment de concorde, la déconjugalisation de l'allocation adultes handicapés.

L'examen de ces textes phares de l'été législatif s'apparente à une course de haies pour le gouvernement, privé de majorité absolue. C'est principalement avec la droite que l'exécutif cherche à composer, des voix essentielles pour se passer des suffrages du RN.

La gauche s'est majoritairement prononcée contre le premier projet de loi et ses orientations jugées "libérales" et anti-environnement, et devrait faire de même sur le second texte.

- Embûches -

Les derniers échanges dans l'hémicycle, samedi soir, ont mal tourné pour le camp présidentiel: les députés LREM ont été mis en minorité, face à la conjonction des votes de la gauche, du RN, des LR mais aussi, et c'est la première fois, des députés du groupe Horizons allié de la majorité.

Ainsi, contre l'avis du gouvernement, l'Assemblée a décidé pour 2022 d'allouer 120 millions aux départements qui versent le RSA, pour compenser intégralement la hausse de 4% de cette prestation programmée par l'Etat.

Cet épisode illustre les nouvelles contraintes pesant sur les macronistes, obligés de faire du cousu main, mesure par mesure, pour déjouer les chausse-trapes et garantir les votes dans leur sens.

Depuis samedi, ils ont le renfort de dix suppléants de membres du gouvernement arrivés à l'Assemblée dans le délai légal d'un mois, avant l'appui de 11 autres le 4 août.

Ch.Lefebvre--CPN