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En Ile-de-France, épicentre de la variole du singe, la vaccination commence à monter en puissance
En Ile-de-France, épicentre de la variole du singe, la vaccination commence à monter en puissance / Photo: Alain JOCARD - POOL/AFP

En Ile-de-France, épicentre de la variole du singe, la vaccination commence à monter en puissance

En Ile-de-France, épicentre de l'épidémie de la variole du singe, la campagne de vaccination commence à monter en puissance, malgré le manque de personnel, avec la volonté affichée par les autorités de ne pas oublier les personnes les plus éloignées du système de soin.

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Selon le dernier bilan de Santé publique France, publié vendredi, 1.955 cas confirmés ont été recensés en France. Ces malades résidaient le plus fréquemment en Ile-de-France (814).

Dans la région, 60 à 70 nouveaux cas sont déclarés chaque jour, selon l'Agence régionale de santé (ARS). Ils présentent les mêmes caractéristiques qu'au niveau national: la quasi totalité sont des hommes ayant eu des relations sexuelles avec d'autres hommes, avec un ou plusieurs partenaires.

Face à la flambée et sur fond de critiques d'associations et d'élus de gauche, les autorités sanitaires assurent que la vaccination monte en puissance. Depuis le 8 juillet, "25 lieux ont ouvert dans la région, dont 18 centres à Paris", a déclaré à l'AFP Amélie Verdier, la directrice générale de l'ARS.

Vendredi, plus de 8.000 injections avaient été effectuées en Ile-de-France, soit 70% des vaccinations réalisées en France, dont 5.000 sur la seule semaine du 25 juillet, a précisé l'ARS.

Si elle assure qu'il n'y a "aucun problème de doses", Amélie Verdier évoque des difficultés logistiques ayant pu retarder le déploiement de la campagne. Désormais, ce sont les bras qui font surtout défaut. "Les professionnels de santé ont été très éprouvés par la crise du Covid", met en avant la directrice de l'ARS.

Au coeur de Paris, dans le centre de santé sexuelle communautaire dédiée aux communautés LGBTI+ "Checkpoint", du groupe SOS, on affirme ne "pas pouvoir répondre à toute la demande par manque de personnel".

"On a pu faire venir des médecins vacataires mais il est plus difficile de recruter des infirmiers", explique Sébastien Denglos, chef de service.

- "Offre multiple" -

Kevin Huy, médecin généraliste à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), est venu prêter main forte à l'équipe en place. "Je vaccinais déjà pour le Covid dans le 20e à Paris, j'ai vu dans un groupe WhatsApp qu'il y avait des besoins de main d'oeuvre pour la variole du singe", explique-t-il.

Une aide bienvenue pour le centre qui redoute de ne pouvoir honorer les secondes doses dans les temps par manque de personnel.

Le ministre de la Santé, François Braun, a annoncé lundi soir mobiliser "des bras supplémentaires" pour vacciner, notamment des étudiants en santé.

Selon l'ARS Ile-de-France, une nouvelle consigne pourrait aussi améliorer la situation: la Haute autorité de santé (HAS) devrait indiquer en début de semaine prochaine que la seconde dose, jusqu'ici préconisée 28 jours après la première, pourra se faire "bien au-delà de ce délai".

Autre enjeu: toucher les publics cibles, sans oublier les personnes éloignées de la vaccination.

"On essaye d'avoir une offre multiple, avec par exemple un centre dédié à la variole du singe, qui a ouvert dans le 13e, et des centres plus communautaires, comme Checkpoint", qui propose une approche globale de santé sexuelle, expose Amélie Verdier.

Devant sa vitrine, le centre a collé des panneaux d'information sur la maladie en différentes langues. Et réserve des créneaux de vaccination sans rendez-vous pour toucher "ceux qui n'ont pas forcément accès à internet".

"Dans la plupart des centres ouverts, l'accès se fait via Doctolib et c'est un problème car tout le monde n'y a pas accès: cela crée des inégalités sociales de santé", estime Hannan Mouhin, directrice de Checkpoint.

Arnaud, 22 ans, s'est déplacé jeudi d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour prendre un rendez-vous pour le lendemain dans le centre. "Je n'avais pas envie de rester isolé chez moi et de gâcher le peu de vacances que j'ai", explique-t-il. Grâce à la vaccination, "j'espère pouvoir passer un été à peu près tranquille".

D.Philippon--CPN