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Poursuite de la grève chez TotalEnergies à l'amorce d'une semaine cruciale
Poursuite de la grève chez TotalEnergies à l'amorce d'une semaine cruciale / Photo: Christophe ARCHAMBAULT - AFP

Poursuite de la grève chez TotalEnergies à l'amorce d'une semaine cruciale

La grève se poursuit lundi dans les raffineries et dépôts de TotalEnergies en dépit de menaces de nouvelles réquisitions au début d'une semaine à haut risque marquée par un mouvement interprofessionnel mardi et les premiers départs en vacances vendredi.

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La pénurie de carburant ne semblait pas se résorber dimanche, les chiffres diffusés dans la soirée montrant une aggravation de la situation des stations-service: 30,1% étaient considérées en difficulté contre 27,3% la veille, du fait de livraisons moins nombreuses en week-end, selon le gouvernement.

"Mon père de 91 ans ne se voyait pas faire la queue pendant une heure", a raconté Virginie à l'AFP dans une station du quartier de Fives à Lille, faisant le plein de gazole pour ses parents.

Dans sa région 23,4% des stations manquaient d'au moins un de leurs produits contre 22% samedi. Ce taux était bien plus élevé et en hausse en Ile-de-France (41,6% contre 39,9%) et en Centre-Val-de-Loire (42,8% contre 36,4%).

La situation était également tendue en Bourgogne Franche-Comté et en Auvergne-Rhône-Alpes. A Lyon, Serge Almodovar, 56 ans, réservoir presque vide, avait repéré sur un site une station "ouverte" qui s'est avérée fermée: "Je prends ça avec philosophie. Heureusement qu'on ne travaille pas aujourd'hui".

- "Impact sur l'économie" -

Difficultés à se rendre au travail, inquiétude en zones rurales en pleine période de récoltes et semis, crainte de perturbations dans les départs en vacances et d'annulations: les conséquences sur de nombreux secteurs d'activités se font sentir.

Face à ce blocage après près de trois semaines de grève, la Première ministre Elisabeth Borne a brandi la menace de nouvelles "réquisitions" de salariés en cas de "situations très tendues".

Sur le plateau du journal télévisé du 20H sur TF1, elle a haussé le ton en demandant aux salariés grévistes de TotalEnergies "de respecter l’accord majoritaire et de ne pas bloquer le pays avec toutes les difficultés que cela crée".

Avant elle, c'est Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, qui était monté au créneau dans la matinée en jugeant "inacceptable qu'il y ait la poursuite de blocages".

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, qui était interviewé sur Radio J, a réclamé des réquisitions, estimant que "les 150 personnes des raffineries prennent les Français en otages". Selon le patron des patrons, une semaine de pénurie supplémentaire, "ça risque vraiment d'avoir un impact sur l'économie".

- Ristourne prolongée -

Actuellement, les grèves concernent trois raffineries (sur sept) et cinq gros dépôts (sur environ 200) et sont plus ou moins suivies selon les sites de TotalEnergies, selon le gouvernement. Il s'agit de ceux de Normandie (raffinerie et dépôt), Donges (raffinerie et dépôt), La Mède (bioraffinerie et dépôt), Flandres (dépôt) et Feyzin (dépôt, la raffinerie étant à l’arrêt pour raison technique).

Seul un dépôt de TotalEnergies, celui de Flandres près de Dunkerque, a fait l'objet d'une réquisition lancée jeudi par le gouvernement. La préfecture du Nord a indiqué dimanche à l'AFP qu’il n’y aurait pas d’arrêté de réquisition pris pour la nuit de dimanche à lundi sur ce dépôt.

Alors que la grève a fait drastiquement monter les prix à la pompe, la Première ministre a annoncé la prolongation de la ristourne de 30 centimes, assurant que TotalEnergies allait "également" prolonger sa remise de 20 centimes. L'aide financée par l'Etat devait baisser à 10 centimes à partir du 1er novembre.

Un accord sur des augmentations salariales avait été conclu dans la nuit de jeudi à vendredi avec deux syndicats majoritaires de TotalEnergies, la CFDT et la CFE-CGC.

Il prévoit une "enveloppe" globale de hausse des salaires de 7%, dont 5% d'augmentation pour les ouvriers et techniciens et 3,5 % pour les cadres, plus une part individuelle qui pourra différer selon les personnes. Il prévoit, en outre, une prime d'un mois de salaire, avec un plancher de 3.000 euros et un plafond de 6.000 euros.

La CGT continue elle à réclamer 10% correspondant à "l'inflation plus le partage" des bénéfices engrangés par l'entreprise pétrolière, à savoir 5,7 milliards de dollars pour le seul deuxième trimestre (5,8 milliards d'euros). Le syndicat compte poursuivre le mouvement jusqu'à mardi, journée de "mobilisation et de grève" interprofessionnelle à laquelle ont aussi appelé FO, Solidaires et la FSU.

burx-uh/ob

L.Peeters--CPN