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Les syndicats dans la rue pour les salaires et le droit de grève
Journée de mobilisation et "galère" matinale pour certains dans les transports: à quelques jours des vacances, les salariés sont appelés mardi à cesser le travail et à manifester, pour une hausse des salaires et contre les réquisitions de grévistes dans les raffineries.
De nombreux secteurs ont déposé des appels: fonction publique, énergie, transports publics, routiers, agroalimentaire, commerce etc.
Dès mardi matin, plusieurs lycées étaient bloqués, à l'instar des établissements parisiens Racine, Montaigne, Voltaire ou Hélène Boucher. Le ministère de l'Education fait état d'un taux de grévistes de 5,67% (22,94% dans les lycées professionnels).
A Marseille, quelques centaines de personnes rassemblées sur la Canebière, ont affiché des pancartes de "soutien aux grévistes des raffineries", mais les protestations visaient surtout la réforme des lycées professionnels voulue par le gouvernement.
A Strasbourg, quelques centaines de personnes avaient répondu à l'appel à manifester, dont l'ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, qui a pointé des demandes "totalement légitimes" face à "une explosion des prix de l'énergie, de l'alimentation".
Dans les transports, la circulation des trains régionaux était perturbée, ainsi que sur les réseaux d'Ile-de-France opérés par la SNCF. Côté RATP, le trafic des bus et de certaines lignes RER était également dégradé, tandis que le trafic du métro est quasi normal.
Mardi matin, sur le quai RER D à la gare de Lyon à Paris, les passagers se montraient résignés en habitués des perturbations qui touchent souvent cette ligne, grève ou pas. Leonore Lopez, arrivée de Melun, rapportait avoir "eu plus d'une heure de retard. Donc ça a été galère".
Mais "globalement ça a été calme", selon un agent d'encadrement.
A Toulouse-Matabiau ou à Lyon, des usagers avaient anticipé et certains ont fait leur trajet sans problème.
Les cheminots "sont déterminés", a affirmé sur Twitter le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun, pour qui la "tendance" est à la poursuite du mouvement. Côté RATP, le mouvement ne devrait pas être reconduit mercredi, assure Bertrand Hammache (CGT).
- L'étincelle -
Dans l'industrie pétrolière d'où est parti le conflit fin septembre, la grève devait se poursuivre mardi chez TotalEnergies, dans les équipes de raffinage et/ou de dépôt de carburants. La CGT décidera mardi soir de la suite du mouvement.
Environ 350 à 400 personnes étaient réunies mardi matin devant la centrale de Gravelines, plus grande centrale nucléaire française, dont des salariés ont voté lundi lors d'une AG la poursuite de la grève pour les salaires.
La centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) est aussi en grève, Gwénaël Plagne, délégué syndical CGT d'EDF pointant une perte de pouvoir d'achat de "quasiment 15%" sur les dix dernières années.
- Des réquisitions "inacceptables" -
Près de 150 points de rassemblement sont prévus en France, selon la CGT, qui organise cette journée avec les syndicats FO, Solidaires et FSU et les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et la Vie lycéenne.
Premier syndicat de France, la CFDT a en revanche décidé de rester à distance du mouvement, ne croyant pas en l'efficacité des manifestations interprofessionnelles pour des augmentations. La fédération CFDT santé-sociaux a néanmoins appelé à une grève pour les salaires.
A Paris, la manifestation principale s'ébranlera à 14H00 de la place d'Italie.
Un autre cortège des lycées professionnels défilera du métro Saint-François-Xavier à Sèvres-Babylone.
Quarante-huit heures après la "Marche pour la vie chère" organisée par les partis de gauche, la police anticipe respectivement 15.000 et 2.000 personnes pour les deux manifestations parisiennes, et les autorités s’attendent à voir les "ultrajaunes" et "l'ultragauche" essayer de constituer un cortège devant le carré syndical.
La précédente journée de mobilisation interprofessionnelle, le 29 septembre, avait rassemblé 118.500 personnes dont 13.500 à Paris selon la police (250.000 et 40.000 selon les organisateurs).
Outre l'"augmentation des salaires", les participants défileront contre les réquisitions de grévistes mises en oeuvre par le gouvernement pour faciliter la distribution de carburant. C'est notamment ce qui a convaincu FO de se joindre au mouvement.
"Il y aura des réquisitions autant que nécessaire", a prévenu mardi sur France 2 le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.
La perspective d'un 49.3 --"probablement" mercredi, selon Olivier Véran-- pour faire adopter le budget à l'Assemblée, le durcissement à venir des règles d'indemnisation des chômeurs, la réforme des retraites attendue pour la fin de l'année, sont autant d'ingrédients qui attisent la colère sociale.
Selon une enquête Elabe pour BFMTV, 32% des sondés sont prêts à se mobiliser dans les prochaines semaines pour le pouvoir d'achat et les salaires.
sl-agu-chl-burs/cel/bow
O.Hansen--CPN