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La Russie prépare la "forteresse" de Kherson face à l'avancée ukrainienne
La Russie prépare la "forteresse" de Kherson face à l'avancée ukrainienne / Photo: Dimitar DILKOFF - AFP

La Russie prépare la "forteresse" de Kherson face à l'avancée ukrainienne

Les séparatistes prorusses ont déclaré vendredi être en train de faire une "forteresse" de la ville de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, dont la Russie évacue les habitants face à l'avancée des forces de Kiev.

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Le responsable adjoint en charge de l'occupation russe à Kherson, Kirill Stremoussov, a accusé vendredi les forces ukrainiennes d'avoir tué quatre personnes en bombardant le pont Antonovski, enjambant le Dniepr, utilisé pour les évacuations face à l'avancée des forces ukrainiennes.

"La ville de Kherson, comme une forteresse, prépare sa défense", a-t-il ajouté sur Telegram.

La télévision russe a diffusé des images d'une voiture endommagée et d'un embouteillage de véhicules attendant pour traverser le fleuve.

Les forces prorusses ont exhorté les civils à se déplacer sur la rive gauche du Dniepr alors que les forces ukrainiennes mènent une contre-offensive dans la région de Kherson, récemment annexée par Moscou.

L'administration prorusse prévoit d'évacuer "50.000 à 60.000" personnes en quelques jours.

- Barrage miné -

Le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, Oleksiï Danilov, avait fustigé mercredi "la préparation de la déportation massive de la population ukrainienne" vers la Russie, "afin de modifier la composition ethnique des territoires occupés".

A Bruxelles, les pays baltes ont réclamé vendredi la mise en place d'un tribunal spécial pour juger les "crimes d'agression" de la Russie en Ukraine, reprenant ainsi une demande de Kiev, au second jour d'un sommet des Vingt-Sept.

Après avoir beaucoup reculé dans le nord-est de l'Ukraine ces dernières semaines, les forces de Moscou sont également sous pression dans le sud autour de Kherson, première ville d'importance tombée dans leurs mains en mars, peu après le début de leur offensive.

Dans cette zone, les forces russes "ont miné le barrage et les unités de la centrale hydroélectrique de Kakhovka", une des plus grandes infrastructures du genre en Ukraine, a dénoncé jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "La Russie prépare consciemment le terrain pour une catastrophe de grande ampleur", car "si le barrage explose, "plus de 80 localités, dont Kherson, se retrouveront dans la zone d'inondation rapide".

"Cela pourrait détruire l'approvisionnement en eau d'une grande partie du sud de l'Ukraine", et affecter le refroidissement des réacteurs de la centrale nucléaire - déjà en péril, car cible récurrente de bombardements - de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, qui puise son eau dans ce lac artificiel de 18 millions de mètres cubes, a ajouté M. Zelensky.

Le général Sergueï Sourovikine, récemment nommé chef des opérations russes en Ukraine, avait reconnu mardi que la situation y était "tendue" pour son armée et averti qu'il ne craindrait pas de prendre une "décision très difficile".

- Menace au Bélarus -

Frappée dans ses infrastructures énergétique depuis une dizaine de jours alors que l'hiver approche, confrontée aux forces russes au sud et à l'est, l'Ukraine s'est en outre alarmée jeudi de l'ouverture possible d'un nouveau front au nord, depuis le Bélarus.

"La menace de reprise de l'offensive sur le front nord par les forces armées russes grandit", a déclaré à la presse Oleksiï Gromov, un responsable de l'état-major ukrainien.

Selon lui, "cette fois, l'offensive pourrait être à l'ouest de la frontière bélarusse pour couper les principales voies d'approvisionnement en armes et équipements militaires" étrangers qui arrivent notamment via la Pologne.

M. Zelensky a souligné dans ce contexte devant le Conseil européen que la proposition ukrainienne de déploiement d'une mission internationale de surveillance à la frontière entre l'Ukraine et le Bélarus "devenait chaque jour plus pertinente".

Aux Etats-Unis, la Maison Blanche a affirmé que l'Iran avait envoyé des militaires en Crimée pour venir en aide à l'armée russe.

L'Iran a déjà été sanctionné jeudi par les Occidentaux pour des livraisons de drones kamikazes à la Russie, qu'il continue de nier. Moscou a également qualifié ces informations "d'hypothèses farfelues".

Vendredi, Téhéran a conseillé à ses ressortissants en Ukraine de partir "pour protéger leurs vies et leur sécurité", "au vu de l'intensification des affrontements militaires et de l'augmentation de l'insécurité", selon l'agence iranienne Tasnim.

- Pénuries d'énergie -

A la Maison Blanche, "nous estimons que des militaires iraniens ont été sur le terrain en Crimée et ont aidé la Russie dans ces opérations", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine, John Kirby, à propos des attaques au drone kamikaze contre des villes et infrastructures en Ukraine.

Après ces vagues de frappes russes sur ses infrastructures, notamment énergétiques, l'Ukraine a limité jeudi la consommation en électricité de sa population et ses entreprises.

A Kiev, le maire Vitali Klitschko a exhorté les entreprises, les magasins, les cafés et les restaurants à "économiser au maximum" sur les éclairages et la publicité lumineuse.

Dans plusieurs autres régions, les autorités locales ont appelé les habitants à réduire leur consommation, alors que la Russie a détruit 30% des centrales électriques ukrainiennes en une semaine, selon M. Zelensky.

Sur le terrain, les autorités ukrainiennes ont signalé des bombardements russes vendredi matin sur les villes de Kharkiv (nord-est) et Zaporijjia (sud-est).

"L'ennemi a lancé une attaque à la roquette sur la ville de Kharkiv (notamment) en touchant une infrastructure industrielle", selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov, sans donner plus de précisions. Il a également signalé six personnes blessées dans une précédente attaque.

Concernant Zaporijjia, le gouverneur Oleksandre Starouk a évoqué sur Telegram "des frappes de roquettes sur la ville", sans mentionner de victime ni les lieux touchés.

H.Meyer--CPN