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Course à Downing Street: l'hypothèse Boris Johnson prend corps
Course à Downing Street: l'hypothèse Boris Johnson prend corps / Photo: Daniel LEAL - AFP

Course à Downing Street: l'hypothèse Boris Johnson prend corps

Rebondissement à l'image de la semaine rocambolesque que traverse le Royaume-Uni, l'hypothèse d'un retour de Boris Johnson se renforce: les soutiens se déclarent peu à peu vendredi en faveur d'une candidature de l'ex-Premier ministre dans la course à Downing Street lancée par la démission de Liz Truss.

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Aucun candidat ne s'est encore publiquement lancé pour ce scrutin interne au Parti conservateur, mais la possible candidature de Boris Johnson prend corps --et suscite une opposition féroce-- à mesure que les députés dévoilent qui ils soutiendront.

Populaire et respecté auprès de la base du parti, le ministre de la Défense Ben Wallace a indiqué vendredi qu'il penchait pour l'ex-Premier ministre, tout en se laissant la place de se raviser. "Il reste encore plusieurs jours, nous verrons ce qui se passe", a-t-il déclaré à la télévision.

Avant lui, le ministre des Entreprises Jacob Rees-Mogg était devenu le premier membre du gouvernement actuel à soutenir Boris Johnson en lançant sur Twitter le mot d'ordre #BORISorBUST, "BORISouLAFAILLITE".

Confortée par des sondages qui lui donnent une avance inédite depuis un quart de siècle, l'opposition travailliste n'a de cesse de réclamer la tenue immédiate d'élections anticipées, sans attendre fin 2025-début 2025 comme prévu.

Mais la majorité se refuse à une telle hypothèse et cherche un successeur en interne. Les prétendants à Downing Street sont à la chasse aux soutiens pour atteindre le seuil des 100 parrainages requis d'ici lundi en début d'après-midi. Le nom du gagnant sera connu au plus tard vendredi prochain.

Trois mois après son départ dû à une succession de scandales, les proches de Boris Johnson, actuellement en vacances dans les Caraïbes, mettent en avant la légitimité qu'il tire de son triomphe électoral fin 2019.

Ses opposants affutent leur lames, et rappellent la succession de mensonges et d'affaires embarrassantes des trois ans de son mandat, qui ont laissé des traces profondes. Certains députés conservateurs avertissent même qu'ils démissionneront si Johnson revient.

- Processus accéléré -

Vu par le camp Johnson comme un traître qui a précipité la chute de Johnson, Rishi Sunak était le candidat préféré des députés conservateurs, avant d'être finalement écarté au profit de Liz Truss par les adhérents.

L'actuelle ministre des Relations avec le Parlement, Penny Mordaunt, coqueluche des militants tories qui était arrivée troisième, fait également figure de candidate très sérieuse.

Selon le site Guido Fawkes, qui suit de très près les soubresauts de la course, Rishi Sunak est pour l'heure en tête avec 67 soutiens, devant Boris Johnson (60) et Penny Mordaunt (21).

Le futur chef du gouvernement sera le cinquième depuis le référendum du Brexit en 2016 et le troisième en deux mois. Il prendra la tête d'un parti miné par les divisions face à une opposition au plus haut dans les sondages, mais surtout d'un pays plongé dans une grave crise du coût de la vie.

L'inflation dépasse les 10%, au plus haut depuis 40 ans, dans un contexte social tendu au Royaume-Uni où les grèves se sont multipliées ces derniers mois, notamment dans les transports.

- Impopularité -

Pour éviter une nouvelle longue paralysie du pouvoir comme cet été, un processus accéléré a été mis en place par le Parti conservateur, au pouvoir depuis 12 ans.

Le seuil des 100 parrainages limite ainsi à trois au maximum le nombre des candidats, le parti comptant 357 députés à la Chambre des Communes.

Ensuite, les députés devront soit se mettre d'accord sur deux noms que les 170.000 adhérents du parti devront départager par un vote en ligne d'ici au 28 octobre, soit sur le nom d'une seule personne qui entrerait alors immédiatement à Downing Street. En attendant, Liz Truss reste au pouvoir.

Arrivée le 6 septembre à son poste, Liz Truss a été emportée par une profonde crise de confiance après des revirements pour calmer la tempête sur les marchés déclenchée par les annonces budgétaires de son gouvernement.

Troisième femme à avoir dirigé le gouvernement britannique, elle a battu des records d'impopularité et décroche le titre peu enviable de Première ministre la plus éphémère que le Royaume-Uni ait jamais connu.

D.Goldberg--CPN