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Migrants naufragés en Méditerranée: la pression s'accentue sur l'Italie
Migrants naufragés en Méditerranée: la pression s'accentue sur l'Italie / Photo: Vincenzo CIRCOSTA - AFP/Archives

Migrants naufragés en Méditerranée: la pression s'accentue sur l'Italie

Les appels se sont multipliés vendredi pour que l'Italie respecte le droit international et accorde enfin un port sûr aux bateaux ayant secouru des centaines de migrants en Méditerranée, Paris se disant prêts à accueillir des femmes et des enfants.

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"Le droit international est très clair: quand un bateau demande à accoster avec des naufragés à bord, c'est le port le plus sûr le plus proche qui doit l'accueillir, en l'occurrence l'Italie", a déclaré vendredi le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin sur les chaînes RMC/BFMTV, précisant avoir "eu un échange" avec son homologue italien.

"Nous avons dit à nos amis italiens, avec nos amis allemands, que nous sommes prêts à prendre bien évidemment une partie des femmes et des enfants, comme nous l'avons fait précédemment", afin que l'Italie ne porte pas seule "le fardeau de cette arrivée", a-t-il ajouté.

Plus de 1.000 migrants tentant de rejoindre l'Europe se trouvent actuellement sur des navires de secours en mer, dont 234 sur l'Ocean Viking de l'ONG SOS Méditerranée, qui opère en partenariat avec la Fédération internationale de la Croix-Rouge, et 572 sur le Géo Barents de Médecins sans frontière (MSF). S'y ajoutent ceux à bord de l'"Humanity1" de l'ONG allemande SOS Humanity et le "Rise Above" de l'organisation Lifeline.

Tous se trouvent à proximité de l'Italie.

Dès jeudi, l'Allemagne avait envoyé une note diplomatique à l'Italie, demandant "au gouvernement italien d'apporter rapidement son aide" au vu de l'urgence humanitaire. Face à la dégradation de la météo en mer, l'ONG SOS Méditerranée, dont le siège est à Marseille, avait en effet exhorté la France, l'Espagne et la Grèce à l'aider à trouver un port de débarquement le plus rapidement possible.

Jusqu'ici, vingt demandes de ports sûrs ont été formulés par l'ONG sans succès.

- "Eviter des souffrances" -

"Nous saluons la mobilisation de la France pour trouver une solution permettant à l'Ocean Viking et aux différents navires de recherche et sauvetage bloqués en mer, de débarquer dans les plus brefs délais et au plus près en Italie", a réagi SOS Méditerranée vendredi.

"Nous sommes confrontés à une urgence absolue et toute journée d'attente supplémentaire pourrait avoir de graves conséquences", a mis en garde la directrice et cofondatrice de l'ONG Sophie Beau.

Sur l'Ocean Viking, qui se trouve au large de la Sicile, "les passagers secourus sont calmes, même si certains commencent à montrer des signes de mal de mer. Cela fait aujourd’hui exactement deux semaines depuis la première opération de sauvetage", a expliqué à l’AFP un photographe présent à bord.

"La mer est de en plus grosse. Il pleut et la pluie devrait redoubler dans la soirée", a-t-il témoigné.

"Il faut éviter des souffrances supplémentaires aux personnes ayant déjà subi des mauvais traitements et des violences dans les camps en Libye", a par ailleurs demandé la communauté catholique italienne de Sant'Egidio, qui joue le rôle de bras diplomatique informel du Vatican.

Avec l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir à Rome, les dirigeants italiens ont multiplié les déclarations antimigrants.

Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Piantedosi a annoncé avoir émis une directive avertissant les forces de police et les autorités portuaires que son ministère envisageait une interdiction d'entrée dans les eaux territoriales de l'Ocean Viking et du Geo Barents, tous deux sous pavillon norvégien.

La communauté Sant'Egidio a appelé vendredi "l'Europe, et en particulier les pays dont les ONG battent pavillon, de trouver un accord pour relocaliser les demandeurs d’asile" arrivés sur le sol italien.

Mais le gouvernement norvégien a décliné auprès de l'AFP toute "responsabilité (...) envers les personnes embarquées" à bord des navires.

Pour la directrice générale de l'association d'aide aux migrants France terre d'asile, Delphine Rouilleault, sur Twitter, un "bras de fer (...) est sans doute un passage obligé pour ne pas laisser l'Italie piétiner le droit international".

Depuis le début de l'année, 1.765 migrants ont disparu en Méditerranée, dont 1.287 en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse au monde, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

D'après le ministère italien de l'Intérieur, 85.991 personnes sont arrivées par la mer en Italie entre le 1er janvier et le 2 novembre 2022, dont la moitié sont des ressortissants de Tunisie, d'Egypte et du Bangladesh.

Y.Ibrahim--CPN