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Fin de la grève à Kenya Airways
Fin de la grève à Kenya Airways / Photo: Simon MAINA - AFP/Archives

Fin de la grève à Kenya Airways

Les pilotes de la Kenya Airways ont mis fin mercredi à un mouvement de grève, au lendemain d'une décision d'un tribunal ayant ordonné la reprise de l'activité après l'annulation de centaines de vols, a déclaré à l'AFP un porte-parole syndical.

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Cette grève, qui a débuté le 5 novembre, a affecté des dizaines de milliers de passagers, notamment au départ de l'aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi, et menacé de plomber la situation économique de Kenya Airways, régulièrement en déficit ces dernières années.

Plusieurs heures après qu'un tribunal de Nairobi eut ordonné mardi aux pilotes d'arrêter la grève, l'Association des pilotes de ligne du Kenya (Kalpa) avait annoncé que leurs membres allaient "reprendre leurs fonctions" mercredi à 06H00 (03H00 GMT).

"La grève est terminée, nous avons repris le travail", a déclaré mercredi à l'AFP un porte-parole de la Kalpa.

Malgré l'annonce de la fin de la mobilisation, seuls 19 vols étaient programmés mercredi selon les données actualisées de Kenya Airways, contre 26 vols mardi.

Kenya Airways a assuré mercredi sur Twitter le "retour à la normale des vols le samedi 12 novembre". "Mais les choses reviennent à la normale", a déclaré à l'AFP un responsable à l'aéroport international de Nairobi.

Les passagers de l'aéroport ont déclaré à l'AFP qu'ils étaient prudemment optimistes après avoir été contraints de reporter leurs plans en raison de la grève. "Mon vol est maintenant confirmé à 17h00, j'espère juste qu'ils n'annuleront plus", a déclaré Eliud Okello, qui devait prendre l'avion pour Kisumu, dans l'ouest du Kenya.

- "Pire expérience"-

"J'ai eu la pire expérience sur KQ (Kenya Airways, ndlr) pendant la grève ces deux derniers jours, mais finalement on m'a dit que je prendrais l'avion ce soir", a de son côté déclaré Londiwe, avant de poursuivre: "Donc j'espère juste que les pilotes ne repartiront pas en grève."

La Kalpa avait lancé le débrayage à l'aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi au mépris d'une injonction du tribunal rendue le 31 octobre contre la grève.

Après une audience mardi en présence de onze membres de la Kalpa convoqués pour avoir désobéi à cette décision de justice, le tribunal des relations du travail a ordonné aux pilotes "de reprendre leurs fonctions d'ici 06H00 le 9 novembre 2022 sans condition", avait déclaré la juge Anna Mwaure.

Elle a également demandé à la direction de la compagnie de laisser les pilotes "exercer leurs fonctions sans les harceler, ni les intimider et surtout en ne prenant aucune mesure disciplinaire à leur encontre, dans l'attente de l'instruction et de la décision" de l'affaire.

Les pilotes réclamaient notamment le rétablissement des cotisations à un fonds de prévoyance et le paiement de salaires impayés durant la pandémie.

Le ministre des Transports, Kipchumba Murkomen, avait de son côté exhorté mardi les pilotes et la direction de la compagnie aérienne "à obéir à l'ordonnance du tribunal". "Nous regrettons que les problèmes en cours aient pu persister et dégénérer en grève", a-t-il déclaré.

Kenya Airways, propriété de l'Etat kényan et du groupe Air France-KLM, est une des plus grandes compagnies aériennes d'Afrique, reliant plusieurs pays à l'Europe et à l'Asie.

La compagnie a estimé que la grève causait des pertes de 2,5 millions de dollars par jour, venant aggraver une situation économique déjà compliquée.

Elle a annoncé en août une perte semestrielle de 81,5 millions de dollars en raison des coûts élevés du carburant, en dépit de 520 millions de dollars injectés par l'Etat.

La compagnie aérienne a été fondée en 1977 après la disparition d'East African Airways. Elle transporte plus de quatre millions de passagers vers 42 destinations chaque année.

P.Kolisnyk--CPN