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Après une année noire, Orpea veut convaincre qu'il peut redresser la barre
Après une année noire, Orpea veut convaincre qu'il peut redresser la barre / Photo: LOIC VENANCE - AFP/Archives

Après une année noire, Orpea veut convaincre qu'il peut redresser la barre

Réputation en charpie et dette monumentale: Orpea, le groupe d'Ehpad privés dans la tourmente depuis les révélations du livre-enquête "Les Fossoyeurs", tente mardi de redresser la barre en présentant un plan de transformation.

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La nouvelle direction d'Orpea a convié les analystes financiers et la presse à 10H30 dans un hôtel de l'Ouest parisien pour présenter ce plan, qui vise à remettre sur les rails l'entreprise de 71.000 salariés, dont 26.000 en France.

Ces dernières semaines, elle a déjà indiqué vouloir améliorer l'accompagnement des résidents (le groupe compte quelque 90.000 lits dans ses Ehpad et ses cliniques), sa gestion des salariés et ses pratiques managériales. Trois champs au coeur des dénonciations détaillées dans "Les Fossoyeurs", publié en janvier par le journaliste Victor Castanet.

Le groupe qui gère plus de 350 établissements en France pour personnes âgées dépendantes fait l'objet d'une enquête pour maltraitance institutionnelle et infractions financières.

"Nous avons pris de nombreuses décisions visant à restaurer les bonnes pratiques dans l'entreprise", a récemment déclaré Laurent Guillot, un ancien de Saint-Gobain devenu directeur général d'Orpea en juillet après le départ de la précédente équipe.

Parmi les premières mesures réalisées: le licenciement de salariés et de dirigeants "ayant eu des comportements contraires à l'éthique". Le conseil d'administration du groupe a lui aussi été renouvelé.

Reste qu'un obstacle financier de taille se dresse sur le chemin de la création du "nouvel Orpea": le groupe ploie sous une dette de 9,5 milliards d'euros. Et son titre a perdu 90% de sa valeur à la Bourse de Paris.

Au premier semestre, le groupe présent dans 23 pays a réalisé un excédent brut d'exploitation (bénéfice tiré de ses opérations) de 415 millions d'euros et un chiffre d'affaires de 2,3 milliards d'euros.

- Impact sur salariés et résidents -

Dans ce contexte, les investisseurs espèrent voir dans le plan de transformation "des solutions pour assurer la bonne exploitation du groupe et générer de la trésorerie de façon récurrente et durable", indique à l'AFP Yi Zhong, analyste d'Alpha Value.

Des actionnaires ont jeté l'éponge, tels la société d'investissement Mirova, qui a vendu sa participation de 4%.

Deux groupes français, Mat Immo Beaune et Nextstone, sont entrés au capital, à hauteur de plus de 5%, pour "accompagner" la direction dans le redressement du groupe. Mais ils s'opposent à sa stratégie pour réduire le poids de la dette.

La direction souhaite en effet convertir une partie de la dette en capital et lever à nouveau de l'argent frais, en dette et en capital, ce qui diluerait la part de ceux qui figurent déjà au capital d'Orpea.

La presse évoque l'entrée au capital de la Caisse des dépôts, le bras financier de l'Etat. L'organisme n'a pas exclu cette hypothèse, sans avancer de chiffres.

Contactée par l'AFP, elle indique qu'elle "examinera le dossier" lorsque "deux conditions" seront remplies: un changement "complet" des pratiques d'Orpea et un bilan "assaini".

Pour renégocier sa dette avec ses créanciers, Orpea a enclenché pour la seconde fois cette année une procédure de conciliation amiable devant le tribunal de commerce de Nanterre. Une première réunion avec les créanciers doit se tenir mardi.

Du côté des salariés, les syndicats "ont le sentiment que (la nouvelle direction) est à l'écoute", indique à l'AFP Dominique Chave, secrétaire général de l'Union fédérale de la santé privée CGT.

Pour améliorer la prise en charge des résidents, Orpea compte recruter massivement du personnel, a-t-il annoncé en septembre: 500 personnes par mois jusqu'à la fin d'année puis 800 personnes par mois en 2023, malgré la pénurie de main d'oeuvre dans le médico-social.

Selon la CFDT Santé Sociaux, "la principale inquiétude porte sur la santé financière du groupe et l'impact que cela pourrait avoir sur les salariés et les résidents", déclare Fabien Hallet, son secrétaire fédéral.

X.Cheung--CPN