
-
Guerre commerciale: le dollar et le yuan reculent, sur un marché à cran
-
Wall Street rate son rebond et termine en nette baisse
-
République dominicaine: au moins 44 morts dans l'effondrement du toit d'une discothèque à Saint-Domingue
-
Un régulateur bancaire américain rapporte avoir été piraté
-
Gabriel Zucman : "taxer les oligarques américains" pour éviter la guerre commerciale
-
Retraites : le Medef pose son veto à toute augmentation des cotisations
-
Wall Street bascule dans le rouge à une heure de la clôture
-
Le pétrole américain clôture sous 60 dollars le baril, une première depuis avril 2021
-
"Crétin": Musk insulte publiquement un autre conseiller de Trump
-
L'avenir des orques du Marineland d'Antibes, un casse-tête pour le gouvernement
-
La Bourse de Paris rebondit avec les perspectives de négociations commerciales
-
Banques: UFC-Que choisir dénonce les minima forfaitaires appliqués sur des découverts
-
Après la révocation de ses visas, le Soudan du Sud accepte un Congolais expulsé des Etats-Unis
-
Charles et Camilla posent devant le Colisée, monument symbole de Rome
-
Wall Street en nette hausse, rebondit sur fond de possibles négociations commerciales
-
La compagnie italienne Trenitalia veut concurrencer Eurostar sur le Paris-Londres
-
Al-Fayed a brisé "de nombreuses vies", dénonce un avocat de victimes
-
Mondial-2023 de rugby: la Cour des comptes pointe des "défaillances majeures" de l'Etat
-
Le prince Harry devant la cour d'appel de Londres pour tenter de récupérer sa protection policière
-
Droits de douane: la Chine ira "jusqu'au bout", l'UE veut "éviter l'escalade"
-
Meta étend ses "comptes adolescents" à Facebook et Messenger
-
Nouveau cri d'alarme sur l'aide sociale à l'enfance
-
Fraude aux billets pour le Colisée de Rome: 20 millions d'euros d'amende
-
France: le déficit commercial se creuse à 7,2 milliards d'euros en février
-
Les Bourses européennes attendues en hausse à l'ouverture
-
Droits de douane: la Chine ira "jusqu'au bout" face aux Etats-Unis
-
Les Bourses européennes attendues en hausse d'environ 2% à l'ouverture
-
Pour les chercheurs américains, la question brûlante du départ
-
Climat: la chaleur mondiale toujours aux sommets en mars
-
Droits de douane: la Chine, menacée par Trump, s'engage à se défendre "jusqu'au bout"
-
Wall Street limite ses pertes, la nervosité règne
-
Wall Street termine sans direction claire, la nervosité règne
-
Course contre la montre pour sauver des singes menacés d'Amazonie
-
A Kryvyï Rig, la douleur d'une famille orpheline de son enfant tué dans une frappe russe
-
Droits de douane: la Bourse de Paris connaît sa pire séance en trois ans
-
"On perd tous de l'argent": à Hong Kong, les investisseurs paient cher la guerre commerciale sino-américaine
-
Troisième jour de forte chute pour les Bourses européennes
-
Au Pakistan, des glaciers artificiels pour alimenter les vallées en eau
-
Le roi Charles III et Camilla sont arrivés en Italie pour une visite d'Etat
-
Pris dans la tourmente douanière, le bitcoin au plus bas depuis l'élection de Trump
-
Droits de douane et guerre à Gaza au menu de la visite de Netanyahu à Washington
-
Panique boursière mondiale: chute limitée à Wall Street
-
En Tunisie, le propriétaire terrien et son oliveraie, symboles de la crise autour des migrants
-
Inquiets, les habitants de Bangkok en quête de logements à l'épreuve des séismes
-
Les Bourses asiatiques dévissent, le pétrole au plus bas en 4 ans
-
"A un instant T, 2,6 millions de pédocriminels en ligne", selon une experte
-
Prisés des Texans, les pick-up victimes des droits de douane de Trump
-
Droits de douane, Iran et Gaza au menu d'une visite de Netanyahu à Washington
-
Droits de douane: Trump reste inflexible, plusieurs pays veulent négocier
-
De l'Elbe à l'Ebre, les grands fleuves européens envahis par les microplastiques

Une rescapée des talibans, guide de tours virtuels en Afghanistan
Cible potentielle des talibans, la jeune féministe Fatima Haidari a dû fuir l'Afghanistan pour trouver refuge en Italie. Désormais, elle organise des visites touristiques virtuelles de son pays, afin de financer des cours clandestins pour les Afghanes privées d'éducation.
La grande mosquée bleue avec ses faïences émaillées, la citadelle qui offre des vues panoramiques, le bazar d'antiquités ... Fatima plonge les cyber-touristes dans l'univers d'Hérat, ville dans l'ouest de l'Afghanistan qu'elle a quittée lors du retour des talibans en août 2021.
Foulard noir noué autour de la tête, gilet en cuir, elle capte son public, à travers Zoom, avec un récit passionné sur les merveilles d'Hérat, depuis son foyer d'étudiants à Milan où elle suit des cours de politique internationale à l'université Bocconi.
A la fin du tour, les questions fusent. La douzaine d'intrépides inscrits pour l'occasion sur le site du tour-opérateur britannique Untamed Borders (Frontières indomptées) cherchent à en savoir davantage sur un éventuel voyage qui s'annonce pour le moins périlleux.
"Quand on entend parler de l'Afghanistan, on pense à la guerre, à la terreur, aux bombes. Moi, je veux montrer au monde la beauté du pays, sa culture, son histoire", raconte Fatima, 24 ans, dans un anglais fluide.
Parmi les touristes virtuels figurent des Britanniques, Allemands, Italiens ou encore des Indiens. Un tiers des revenus engendrés par ces tours financent des cours d'anglais donnés en cachette à de jeunes Afghanes.
Les talibans ont drastiquement restreint la liberté des femmes, en leur imposant le port en public de la burqa ou d'un tchador noir et en les écartant des écoles secondaires et universités ainsi que de nombreux emplois publics.
Première guide touristique féminine de l'Afghanistan, Fatima, visage doux et rayonnant, se faisait insulter dans les rues d'Hérat, des garçons lui jetaient des pierres et des religieux l'accusaient de "faire l'oeuvre du diable", surtout quand elle accompagnait des hommes.
- "La puissance du stylo" -
"Les talibans ont peur des femmes et de leur force. Nous les combattons avec la puissance de nos stylos, à la place des armes", assure Fatima, attablée dans la petite cuisine qu'elle partage avec quatre autres étudiants.
L'accès à l'éducation aura été un parcours de combattante. A sept ans, elle a été envoyée par ses parents garder des moutons dans les montagnes rocheuses de sa région natale, Lal Sar Jangal, dans la province de Ghor (centre).
"Je m'arrangeais pour emmener les moutons paître près de la rivière où les garçons avaient école et j'écoutais secrètement leurs leçons", se souvient-elle. Faute de stylo, "j'écrivais dans le sable ou dans l'argile."
Quand elle avait dix ans, sa famille désargentée a déménagé à Hérat. Grâce à la vente de vêtements traditionnels qu'elle brodait jusque tard dans la nuit pendant trois ans, elle a pu s'acheter des cahiers et financer une école.
Benjamine d'une fratrie de sept enfants, Fatima a réussi à convaincre ses parents de la laisser aller à l'université d'Hérat, où elle a commencé à étudier le journalisme en 2019.
"Ils voulaient que je devienne une parfaite femme au foyer. Mais je ne voulais pas suivre le même chemin que mes deux soeurs et me retrouver face à un mariage arrangé", confie-t-elle.
Depuis septembre 2022, Fatima fait partie de la vingtaine d'étudiants réfugiés accueillis par l'université Bocconi. Jeans rentrés dans les bottines, sac à dos contenant son ordinateur portable ... Fatima se fond dans la masse, assise au soleil sur les escaliers du campus où elle bavarde avec ses camarades de cours.
- "Enterrées vivantes" -
Une vie très éloignée de celle vécue par des millions de femmes en Afghanistan depuis la reprise du pouvoir par les talibans. "Elles sont confinées à la maison, c'est comme si elles étaient enfermées dans une prison ou dans une tombe où elles sont enterrées vivantes".
Fatima Haidari fait partie de la minorité chiite hazara, victime selon elle d'un "génocide" en Afghanistan. De fréquentes attaques contre les Hazaras ont été revendiquées par l'EI-K, la branche régionale du groupe djihadiste Etat islamique, qui s'oppose à l'éducation des filles.
A l'arrivée des talibans, Fatima a dû s'enfuir, avertie par le tour-opérateur local qui l'employait qu'elle était une de leurs possibles cibles.
Elle s'est retrouvée au milieu du chaos qui régnait à l'aéroport de Kaboul, où des milliers d'Afghans tentaient désespérément de monter dans un avion pour fuir le pays.
"Les talibans frappaient la foule avec leurs kalachnikovs, des balles sifflaient à mes oreilles et une jeune fille s'est effondrée morte, tout près de moi. Je pensais être dans un film d'horreur, mais c'était la réalité", raconte-t-elle, toujours sous le choc.
Grâce à l'aide d'un soldat européen, elle a pu franchir les barrières et prendre place dans un avion pour Rome, après avoir raté des vols pour les Etats-Unis et la Pologne.
Son rêve? "Retourner en Afghanistan pour fonder ma propre agence de voyage et embaucher des femmes comme guides". Mais, déplore-t-elle, "tant que les talibans sont en Afghanistan, ce n'est plus ma patrie".
C.Smith--CPN