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Tirs dans une école en Finlande: l'enfant suspecté était victime de harcèlement
Tirs dans une école en Finlande: l'enfant suspecté était victime de harcèlement / Photo: Alessandro RAMPAZZO - AFP

Tirs dans une école en Finlande: l'enfant suspecté était victime de harcèlement

L'enfant de 12 ans soupçonné d'avoir tué par balle un camarade de classe et blessé grièvement deux autres dans une école en Finlande, a expliqué son acte par le harcèlement dont il dit avoir été victime.

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Lors des interrogatoires avec la police, le suspect a déclaré avoir été la cible de harcèlement, ce qu'a confirmé l'enquête préliminaire, a déclaré mercredi la police dans un communiqué.

Le jeune avait été transféré en début d'année dans cette école de Vantaa, qui accueille 800 élèves de 7 à 15 ans répartis sur deux sites au nord de la capitale Helsinki.

Muni d'une arme à feu de type revolver appartenant à un de ses proches, il a ouvert le feu mardi matin, tuant un garçon de sa classe du même âge que lui et blessant grièvement deux filles - l'une citoyenne finlandaise et l'autre de double nationalité finlandaise et kosovare.

Tandis qu'il prenait la fuite, il a ensuite menacé, toujours avec son arme à feu, des élèves qui se rendaient dans une autre école, a précisé la police mercredi.

- Cellule d'écoute -

Le garçon ne sera pas incarcéré car il a moins de 15 ans et ne peut être reconnu pénalement responsable, mais il sera remis aux services sociaux du pays.

"Dans les prochains jours, nous devons être présents pour les enfants et les jeunes, leur offrir des mots de réconfort et leur montrer que nous nous soucions d'eux", a-t-il dit. "Ils peuvent avoir peur et se poser des questions. Il est important que nous parlions de l'incident dans nos foyers".

Une cellule d'écoute psychologique pour parents et enfants a été mise en place par la ville mercredi.

"Nous nous concentrons maintenant sur le soutien" aux enfants, a dit à l'AFP l'adjointe au maire de la ville de Vantaa Katri Kalske.

L'incident est évoqué avec les élèves de toutes les écoles de la ville d'une manière "adaptée à leur âge". L'église locale apportera également son soutien aux personnes touchées.

Les drapeaux des bâtiments et institutions publics ont été mis en berne pour la journée en hommage aux victimes. Le ministère de l'Intérieur a encouragé tout le pays à s'associer au deuil.

Devant l'école, plusieurs personnes ont bravé la neige pour venir déposer fleurs, bougies et peluches et observer un moment de recueillement, selon un journaliste de l'AFP sur place.

- Violence entre enfants -

"Les (parents) doivent être avec leurs enfants et écouter (...) entendre ce qu'ils disent", a réagi auprès de l'AFP Tuula Jouskari, une habitante de 70 ans.

"Nous avons une bonne éducation et (de bonnes) écoles. Je ne comprends pas pourquoi ce petit garçon (...) se trouve dans une si mauvaise situation".

Au niveau mondial, il est très inhabituel qu'un enfant aussi jeune soit soupçonné d'un crime d'une telle envergure, a expliqué Elina Pekkarinen, la Défenseure des droits des enfants en Finlande, à l'agence de presse STT.

"Depuis des années, (nous répétons) que nous devons prendre au sérieux la violence entre enfants dans la société", a-t-elle déploré. Les actes de violences, en particulier chez les enfants de moins de 15 ans, augmentent depuis plusieurs années, selon Mme Pekkarinen.

Le pays nordique a connu des tragédies similaires dans les années 2000.

En novembre 2007, un homme de 18 ans avait ouvert le feu dans une école (collège et lycée) de Jokela, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale Helsinki, tuant huit personnes: le directeur, l'infirmière et six élèves. L'assaillant s'était suicidé après l'attaque.

Un an plus tard, en septembre 2008, une fusillade a eu lieu dans une école professionnelle de Kauhajoki (Ouest), perpétrée par Matti Juhani Saari, 22 ans, tuant dix personnes. Il s'était lui aussi suicidé peu après.

Et en 2019, un étudiant muni d'un sabre a fait irruption dans une école professionnelle dans la ville de Kuopio, tuant une femme de 23 ans et blessant neuf personnes.

M.P.Jacobs--CPN